Les minières aurifères sont en retard sur l’or

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Le recul de leurs cours n’entame pas notre enthousiasme à leur égard : les valeurs minières aurifères devraient rattraper leur retard sur l’or vers la fin de sa phase haussière.

L’incontestable victoire de Donald Trump a fait perdre à l’or quelque 8 % en une semaine. Les minières aurifères, qui n’avaient pas suivi l’envolée précédente du métal jaune, ont abandonné plus du double. L’or flirte toujours avec des records, tandis que les valeurs minières ne s’échangent souvent qu’à la moitié de leurs plus hauts niveaux.

Très bon marché

Pour autant, le recul de leurs cours n’entame pas notre enthousiasme à leur égard : elles devraient rattraper leur retard vers la fin de la phase haussière de l’or. Le secteur minier aurifère peut être évalué à l’aune du rapport entre les actions minières et l’or physique. En janvier 2016, en mars 2020 et en février 2024, le ratio était à son niveau le plus bas ; les mines aurifères ont ensuite brillé. Nous pensons qu’elles devraient signer une superbe progression dans les 12 à 24 prochains mois. Aujourd’hui, le ratio entre le cours du tracker VanEck Gold Miners ETF (ticker GDX) et le cours de l’or est de 72 ; sur la décennie écoulée, il n’a été plus élevé que dans 7 % des cas. Dans une perspective historique, les valeurs minières aurifères sont donc encore très bon marché à l’heure actuelle. Elles s’apprécieront lorsque le sentiment vis-à-vis d’elles s’améliorera. Les résultats des grands exploitants miniers sont justement en train de bien progresser.

Newmont : réaction exagérée

Le cours élevé de l’or a permis à Newmont Corp de produire beaucoup de liquidités. Au cours du trimestre écoulé, le groupe a pu rembourser 233 millions de dollars de dettes et redistribuer 786 millions de dollars en rachats d’actions et dividendes. Le rapport entre la dette nette et le cash-flow d’exploitation (Ebitda) s’est considérablement amélioré, de 5,1 au trimestre précédent à 2,6 aujourd’hui. La dette avait bondi après l’acquisition de Newcrest Mining, fin 2023 ; sa diminution permettra de porter le programme actuel de rachat d’actions de 1 à 3 milliards de dollars.
Seule ombre au tableau : du fait de l’envolée du coût de la main-d’œuvre, le coût d’extraction d’une once d’or a augmenté, à 1.475 dollars (1.375 dollars anticipés en février). En relevant la production, Newmont entend le ramener sous les 1.200 dollars ces prochaines années.
Cette hausse surprise des coûts a fait perdre 30 % à l’action depuis fin octobre. Les investisseurs oublient toutefois que le bond du cours de l’or, de 2.000 dollars l’once en février à 2.600 aujourd’hui, compense largement celui du coût. La sanction démesurée offre une belle fenêtre d’entrée, compte tenu de la nette amélioration de la situation financière et de l’énorme potentiel de réduction des coûts à long terme.

Barrick Gold : à peine endetté

Barrick Gold a lui aussi bénéficié de l’envolée du cours de l’or : son bénéfice par action a progressé de 33 % sur 12 mois. Le groupe a toutefois vu son coût d’extraction de l’once d’or atteindre 1.472 dollars. Contrairement à Newmont, il n’a pas réalisé d’acquisitions majeures ces dernières années, si bien que son ratio dette nette/Ebitda est passé de 0,13 au trimestre précédent à 0,09 aujourd’hui. La production (hors acquisitions éventuelles) de Barrick devrait bondir de plus de 30 % d’ici à 2030. De quoi justifier l’achat du titre.

Franco-Nevada : revers majeur

Franco-Nevada est une société de streaming : elle finance les sociétés minières en échange d’or (65 %), de pétrole, d’argent ou d’autres métaux. Le coût de production moyen d’une once troy d’équivalent or est de 290 dollars, pour une marge moyenne de 2.187 dollars au troisième trimestre. L’entreprise a subi un revers de taille en 2023, lorsque le gouvernement panaméen lui a imposé la fermeture de la mine de cuivre Cobre Panama, un de ses principaux actifs (elle assurait plus de 20 % de ses recettes). Le cours s’est retrouvé sous pression, conférant toutefois un potentiel de redressement supplémentaire à l’action.

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