Les “Dogs of the Dow” 2024
L’année n’a pas été propice aux actions à dividendes. En cause, surtout : les hausses de taux d’intérêt. Mais les taux longs reculent depuis novembre et devraient rester orientés à la baisse pendant une bonne partie de 2024. Arrêtons-nous sur la stratégie de dividendes de loin la plus connue : celle des “Dogs of the Dow”.
Pour maints investisseurs, le dividende est un puissant motif d’achat. C’est à John Burr Williams que l’on doit la définition la plus courante de ce qu’est la valeur d’une action ; même s’il est désormais connu sous l’appellation “formule de Gordon-Shapiro”, du nom du duo qui l’a légèrement réécrit en 1956, le calcul a bien été inventé par Williams.
Bénéfices
Dès 1938, Williams connaissait l’effet des dividendes sur la valeur des portefeuilles d’actions. Au cours des 50 dernières années, 30 % des rendements de l’indice S&P 500 ont été générés par les bénéfices distribués par les entreprises. Si tous ces dividendes avaient été encaissés, leur rendement moyen aurait été de 7,2 % l’an ; s’ils avaient servi à acheter des actions supplémentaires, il aurait atteint 10,3 %.
Ce delta semble minime mais en termes réels, il est énorme. Un portefeuille d’actions de 10.000 dollars dont les dividendes n’auraient pas été réinvestis aurait atteint entre 1973 et 2022 325.444 dollars ; si les dividendes avaient été réinvestis, la somme se serait élevée à 1.359.604 dollars.
Mais où trouver des dividendes si rentables ? Au début des années 1990, Michael O’Higgins a mis au point une stratégie d’investissement appelée “The Dogs of the Dow”, qui a acquis une renommée mondiale en 1991 grâce au best-seller intitulé Beating the Dow. Le principe veut que les grandes entreprises ne réduisent pas leurs distributions annuelles aux premiers signes de ralentissement de l’économie, économie dont les cours des actions anticipent par ailleurs les fluctuations.
Evolutions
Toute entreprise connaît des moments fastes et moins fastes, ainsi que des périodes durant lesquelles le cours de son titre est orienté à la baisse. Aussi longtemps que le dividende ne diminue pas, son rendement augmente. Si le dividende reste inchangé, son rendement élevé peut signifier que l’action est sous-valorisée. Les entreprises dont les dividendes affichent des rendements élevés se trouvent peut-être dans la partie basse de leur cycle conjoncturel, si bien que leur action rebondira rapidement lorsqu’elles s’attendront à ce que l’économie reprenne. Les investisseurs qui optent pour la stratégie “Dogs of the Dow” engrangent des dividendes élevés tout en espérant que le cours progressera davantage que la moyenne. Selon O’Higgins, cette stratégie a permis d’obtenir un rendement de 1.753 % au cours des 18 années qui ont précédé 1991. Soit une moyenne de 16,6 % par an, contre 10,4 % pour le Dow Jones.
“The Dogs of the Dow” : principe
Après la clôture de la dernière séance de l’année, il s’agit de classer les titres qui composent l’indice Dow Jones en fonction du rendement de leur dividende, et d’acheter le lendemain, pour des montants identiques, les 10 actions ayant le rendement en dividendes le plus élevé.
L’année suivante, on remplace par d’autres les actions qui ne font plus partie du Top 10. On n’oubliera pas de repondérer, pour rééquilibrer le tout, les actions restées dans la liste. Le principe est donc assez simple. Voici les 10 titres à acquérir cette année dans le cadre de cette stratégie.
– Walgreens Boots Alliance (ticker WBA)
– Verizon (VZ)
– 3M (MMM)
– Dow (DOW)
– IBM (IBM)
– Chevron (CVX)
– Coca-Cola (KO)
– Cisco (CSCO)
– Johnson & Johnson (JNJ)
– Amgen (AMGN)
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