Les crises, ces moments en or
On dit souvent qu’il est risqué d’investir dans les matières premières, et en particulier dans les actions liées à ces dernières, du fait de leur forte volatilité et de leurs longues phases baissières. Mais dans un portefeuille diversifié, il est historiquement prouvé que cette classe d’actifs se comporte souvent (très) bien, lorsque d’autres placements classiques (actions, obligations, immobilier…) sont à la peine.
C’est vrai pour les matières premières en général, mais encore plus pour l’or. Le métal précieux le plus connu fait souvent office de valeur “refuge” lors des périodes d’incertitude, voire de panique.
Nous avons voulu tester la résistance du métal jaune depuis la crise financière et nous sommes demandés si sur les 15 dernières années, l’or avait battu l’indice vedette américain, le S&P 500, à chaque crise. La réponse est oui.
L’or brille
Nous avions déjà souligné récemment que depuis le 1er janvier 2000, un investissement dans l’or a rapporté beaucoup plus qu’un investissement dans le S&P 500 – plus précisément, 702 % contre 477 %, ou encore près de 9 % de rendement annuel moyen pour l’or, contre 7,4 % de rendement total (progression de l’indice + dividendes) pour le S&P 500, alors même que l’on vante les performances extraordinaires de la Bourse américaine. Or, l’avance du métal jaune découle en premier lieu de la surperformance de ce dernier lors des passages à vide de Wall Street.
A l’automne 2008, après la faillite de Lehman Brothers, l’or avait chuté de 900 à 700 dollars l’once troy, nombre d’investisseurs ayant été contraints de vendre leurs positions dans le métal pour répondre aux appels de marge. L’or s’est ensuite redressé, renouant avec les 1.000 dollars l’once en mars 2009, alors que les marchés boursiers avaient perdu la moitié de leur valeur depuis leurs records. Entre l’automne 2008 et la fin de l’été 2011, une période très difficile pour la Bourse américaine, le S&P 500 a abandonné quelque 30 % de sa valeur, tandis que l’or gagnait environ 90 %.
Examinons désormais les trois dernières phases baissières sur les marchés et tout d’abord 2018, avec la politique antichinoise menée par le président Donald Trump. Le S&P 500 était passé de 2.900 à 2.350 points (-19 %) entre octobre et décembre, tandis que l’or progressait de 8,5 % (soit 27,5 % d‘écart). Au printemps 2020, la pandémie a fait refluer l’indice vedette américain de 35 %, tandis que le cours de l’or restait globalement stable. Enfin, l’invasion de l’Ukraine, au printemps 2022, a immédiatement amputé les cours de 15 % à Wall Street, tandis que l’or bondissait du même pourcentage. Sur ces trois dernières crises, nous obtenons donc un écart de performance de 25 à 35 % en faveur du métal jaune.
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