Le tuyau de la semaine : Waste Management
Les nombreux atouts de Waste Management ont fait s’envoler sa valorisation. C’est le seul bémol pour le court terme mais sur la durée, l’achat est intéressant. La direction a fait ses preuves, y compris sur fond de marché changeant, et la nature défensive du titre est un vecteur de diversification des portefeuilles.
L’entreprise américaine Waste Management (WM) est active dans la gestion des déchets et les services à l’environnement. Elle collecte, transporte et traite les déchets de plus de 20 millions de clients particuliers, commerciaux, industriels et municipaux aux Etats-Unis et au Canada. Elle possède plus de 25.000 véhicules de collecte, 260 décharges, 350 stations de transfert et 150 usines de recyclage, à quoi s’ajoutent six centrales, qui produisent électricité et gaz naturel renouvelables.
Au nombre de 10.000 dans les années 1980, les décharges, aux Etats-Unis, sont aujourd’hui très clairsemées (1.500 environ). Cette raréfaction est due à la réglementation croissante et à l’opposition des riverains. Les petites décharges locales ont donc été remplacées par des sites régionaux plus importants, ce qui confère un avantage concurrentiel certain à WM.
L’entreprise exploite 25 % de décharges en plus que le numéro 2 du secteur. Sa taille lui permet de réaliser des économies d’échelle et de disposer d’itinéraires de collecte plus efficaces (ses véhicules parcourent moins de kilomètres jusqu’à la décharge). Vu le veto des riverains et les investissements requis, il est difficile, pour les nouveaux venus et la concurrence, de prendre cette forteresse d’assaut.
Alors que les trimestriels sont à peine inférieurs aux prévisions, l’action a chuté de 8 % – à cause, peut-être, de l’annonce de l’acquisition de Stericycle, qui ouvrira au groupe l’accès au segment pour le moins lucratif des déchets médicaux. La direction a en outre laissé entendre que la vente des activités liées au gaz renouvelable n’était pas encore chose faite. Ainsi, au lieu de libérer des fonds qui pourraient aller aux investisseurs, elle investit dans l’exploitation, une décision judicieuse que tout le monde n’apprécie pourtant pas.
WM est un pionnier de l’économie circulaire. Selon ses calculs, les émissions de CO2 que le recyclage et l’économie circulaire permettent d’éviter sont trois fois plus élevées que les émissions de l’entreprise elle-même. Quant au CO2 évité grâce à l’énergie produite, il est quatre fois supérieur aux quantités requises par la production. WM compte investir deux milliards de dollars ces prochaines années pour développer ces activités. Il investit en outre massivement dans la pérennisation de ses opérations. Après les avoir allégées de 10 % déjà entre 2021 et 2022, il entend réduire ses émissions de CO2 de 42 % en 10 ans. Enfin, il investit dans la capture des gaz de décharge, qu’il convertit ensuite en énergie verte. Les entreprises à racheter se font rares, mais les opportunités, dans les secteurs connexes, sont nombreuses.
Conclusion
Les analystes misent pour les prochaines années sur une augmentation de 10 % environ du bénéfice par action, mais la force de WM réside moins dans sa croissance que dans sa stabilité et sa vision à long terme. Evidemment, ses nombreux atouts ont fait s’envoler sa valorisation : avec un bénéfice de 7,29 dollars par action escompté pour 2024, le ratio cours/bénéfice s’élève à 28. La croissance bénéficiaire est certaine et les investissements contribueront à accélérer davantage encore la progression. Une tempête sur les marchés pourrait constituer une belle opportunité d’entrée (ou d’accumulation des actions).
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 209,20 dollars
Ticker : WM US
Code ISIN : US94106L1098
Marché : NYSE
Capit. boursière : 83,95 milliards USD
C/B 2023 : 30
C/B attendu 2024 : 28
Perf. cours sur 12 mois : +35 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +17 %
Rendement du dividende : 1,4 %
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