Le tuyau de la semaine : Ericsson

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Après plusieurs années difficiles, marquées entre autres par des scandales de corruption, l’équipementier télécom suédois montre des signes de redressement. Les marges ne reculent plus et les flux de trésorerie sont redevenus positifs. Voilà pourquoi Ericsson est notre “tuyau de la semaine”.

Le fabricant suédois d’équipements de télécommunications s’articule autour de trois unités. La plus connue, Networks, fait les frais d’un déploiement plus lent que prévu des réseaux 5G, car de nombreux opérateurs télécom hésitent à engager les investissements faramineux nécessaires pour développer en parallèle les infrastructures 5G et de fibre optique. L’Inde a connu une croissance exceptionnelle ces dernières années, mais une stabilisation s’amorce. En décembre, Ericsson a signé un contrat avec l’américain AT&T, qui prévoit d’investir 14 milliards de dollars dans ses infrastructures au cours des cinq prochaines années ; l’effet sur le chiffre d’affaires (CA) sera sensible dès le deuxième semestre.

La division Cloud Software and Services a bénéficié de l’intégration de Vonage, spécialiste américain du cloud racheté en 2022, qui lui permet de répondre à la demande croissante de réseaux programmables. La troisième division, Enterprise Business, est celle qui connaît la plus forte croissance.

Ericsson a montré de premiers signes de redressement au premier trimestre, avec des résultats meilleurs qu’attendu. La baisse de son CA est encore loin d’être enrayée, mais les marges ne reculent plus et les flux de trésorerie sont redevenus positifs. La marge brute a augmenté en rythme annuel, passant de 39,8 % au premier trimestre de 2023 à 42,7 %. La marge d’Ebit (bénéfice d’exploitation/CA) est passée de 7,7 % à 9,6 % sur un an – une belle progression, même si elle reste encore loin des 15-18 % visés à plus long terme.

Les marges devraient encore s’améliorer au deuxième trimestre, grâce à un effet mix plus favorable et une baisse des coûts. En attendant la reprise de la demande, Ericsson a décidé d’intervenir sur les variables qu’elle maîtrise, et en premier lieu sa structure de coûts. La direction a annoncé, en mars, la suppression de 1.200 emplois (8 % des effectifs totaux) dans son pays d’origine, la Suède. Ailleurs, les processus seront rationalisés et le recours au consultants externes, réduit.

Longtemps, Ericsson a été un mauvais élève sur le plan ESG, notamment en raison des scandales de corruption (en Chine, au Vietnam, etc.) qui lui ont valu une amende de plus de 1 milliard de dollars de la part du gendarme boursier américain, doublée d’une sanction de 206,7 millions de dollars lorsqu’il est apparu que la société avait versé des pots-de-vin à l’Etat islamique en Irak. Ericsson a fait des efforts considérables, ces dernières années, pour se mettre en conformité et adopter un comportement plus éthique. L’équipementier a même intégré l’indice Dow Jones Sustainability Europe.

Au premier trimestre, Ericsson a généré un cash-flow disponible positif de 3,7 milliards de couronnes suédoises (SEK), contre -8,9 milliards SEK un an plus tôt. A 10,8 milliards SEK, la trésorerie a augmenté de 3 milliards SEK sur un an. Ces finances saines permettent au groupe de verser un dividende. Pour l’exercice 2023, il s’élève à 2,7 SEK brut par action ; notons la progression régulière du dividende depuis 2017 (1 SEK par action alors).

Conclusion

Après sa traversée du désert, Ericsson semble avoir réussi sa restructuration. Son bilan sain et la stabilisation des stocks des clients finaux laissent espérer une amélioration au second semestre. A 13 fois les bénéfices attendus, l’action est moins chère que la moyenne du secteur. Nous relevons par conséquent notre recommandation à “acheter”.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 63,28 couronnes suédoises

Ticker : ERICB SS

Code ISIN : SE0000108656

Marché : Stockholm

Capit. boursière : 211,54 milliards SEK

C/B 2023 : 13,5

C/B attendu 2024 : 13

Perf. cours sur 12 mois : +17 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -1 %

Rendement du dividende : 4,3 %

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