Le tuyau de la semaine : Domino’s Pizza
Le rendement en dividende est pour l’heure modeste, mais une croissance annuelle de 10 % au bas mot est parfaitement envisageable. Pour les amateurs d’actions de croissance.
C’est en 1960 que Tom Monaghan et son frère Jim s’offrent la petite pizzeria locale DomiNick’s. Huit mois plus tard, Tom rachète la part de son frère, qui préfère son métier de facteur et garde en échange la Coccinelle Volkswagen achetée dans l’idée d’assurer les livraisons de commandes. Compte tenu des 15 milliards de dollars de valeur boursière entretemps atteints par l’entreprise, Jim fait, rétrospectivement, une très mauvaise affaire. A la suite d’un litige avec le cédant, la société est rebaptisée Domino’s en 1965. Le premier établissement franchisé ouvre ses portes en 1967 et à partir de là, la croissance monte en flèche. La promesse de la gratuité si le délai de livraison dépasse la demi-heure donne à Domino’s un avantage concurrentiel certain. La chaîne fait ses premiers pas à l’étranger (au Canada et en Australie) en 1983 et atteint la barre des 5.000 pizzerias en 1989. En 1998, Tom Monaghan la vend à la société de capital-investissement Bain Capital, mettant dans la foulée fin à son rôle actif au sein des restaurants. Domino’s entre en Bourse en 2004.
Si, à l’origine, le menu se composait de quelques pizzas, il est aujourd’hui très varié et étoffé. Lors du dernier rapport trimestriel, Domino’s comptait 21.002 points de vente dans le monde, ce qui fait d’elle la plus grande chaîne de pizzerias de la planète. Un tiers des établissements environ est situé aux Etats-Unis ; en termes de chiffre d’affaires, la répartition entre les Etats-Unis et l’international est à peu près identique.
La direction a annoncé, en décembre dernier, sa stratégie pour les cinq prochaines années. Intitulée Hungry for MORE, cette politique sera axée sur une accélération des ventes, une multiplication du nombre d’établissements et un accroissement des profits. L’objectif est d’augmenter le chiffre d’affaires au rythme de plus de 7 % l’an. Il faudra pour cela ouvrir 1.100 points de vente chaque année, soit 5.500 nouveaux emplacements au moins dans les cinq ans. Avec, à la clé, une progression de 8 % par an, voire plus, des bénéfices. Mais en octobre, lors de la présentation des chiffres trimestriels, la direction est partiellement revenue sur ses objectifs pour 2024 et 2025, car les ventes à l’international n’évoluent pas de la manière prévue : au troisième trimestre, la croissance moyenne du chiffre d’affaires par établissement a été d’un insignifiant 0,8 %, un chiffre de surcroît inférieur aux 3,3 % actés l’an passé.
Conclusion
Cette mise à jour décevante aura eu le mérite de faire chuter l’action, qui a perdu près de 100 dollars par rapport au sommet (plus de 530 dollars) atteint l’été dernier. Or le bénéfice par action devrait afficher une croissance à plus de deux chiffres, puisque Domino’s rachète énormément de ses propres actions – il en a racheté, entre janvier et septembre, pour 215 millions de dollars, à quoi devraient venir s’ajouter d’autres opérations encore, pour une valeur de 926 millions de dollars, soit 6 % de la capitalisation boursière actuelle. Le dividende a progressé de 17,5 % par an en moyenne durant la dernière décennie. Il est par ailleurs passé de 1,00 à 6,04 dollars par action en rythme annuel. Le rendement en dividende (1,4 % brut) est modeste, mais une croissance annuelle de 10 % au bas mot est parfaitement envisageable. Compte tenu des bénéfices prévisionnels, le ratio cours/bénéfice s’établit à 26,5 ; c’est historiquement bas mais vu la lenteur de l’évolution des bénéfices, l’estimation est raisonnable.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 444,90 dollars
Ticker : DPZ US
Code ISIN : US25754A2015
Marché : NYSE
Capit. boursière : 15,36 milliards USD
C/B 2023 : 29
C/B attendu 2024 : 26,5
Perf. cours sur 12 mois : +21 %
Perf. cours depuis le 1/1 : +8 %
Rendement du dividende : 1,4 %
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