L’argent rattrape son retard

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Si les perspectives sont réjouissantes pour l’or, elles le sont plus encore pour l’argent. Les baisses de taux décidées par les banques centrales américaine et européenne, combinées au plan de relance de Pékin, donnent en effet un nouvel élan au métal blanc.

A l’aube de 2024, nous avions prévu, entre autres, une année faste pour les métaux précieux. Et, de fait, l’or et l’argent n’ont jusqu’à présent pas déçu. Les toutes premières semaines n’avaient certes pas été extraordinaires mais depuis fin février, début mars, la hausse est incontestable. L’or enchaîne d’ailleurs les records.

Près de neuf ans se sont écoulés depuis le dernier plancher atteint par les actions des mines d’or et d’argent. Pour VanEck Vectors Goldminers (GDX), l’ETF le plus connu, ce creux (12,40 dollars) remonte au 19 janvier 2016. Mais les métaux précieux sont ensuite entrés dans une phase haussière de longue durée, généralement sans plus connaître de nouveaux planchers. La tendance est particulièrement marquée cette année.
Certes, l’évolution des matières premières est très irrégulière. La première remontée avait duré jusqu’au 5 août 2020 ; le GDX avait alors frôlé 46 dollars, soit une progression de 369 % en quatre ans et demi. Les deux années suivantes avaient été très difficiles et l’étiage (autour de 22 dollars) n’avait été atteint qu’à l’automne 2022. La deuxième hausse a porté le GDX juste au-dessus de 36 dollars ; c’était le 5 mai 2023. L’ETF a ensuite cédé du terrain, avant de tourner autour de 25-26 dollars jusqu’à la fin du mois de février. Il est désormais repassé au-dessus de 40 dollars, ce qui correspond à une progression de 50 % environ pour l’action aurifère moyenne. Le prochain sommet historique est sans doute à portée de main. Les mines d’or devraient en tout cas s’apprécier dans les six à 12 mois qui viennent.

Très bon marché

Voilà donc des perspectives prometteuses. Mais les prévisions les plus réjouissantes, pour les six à 12 prochains mois, concernent peut-être moins l’or et les mines d’or que l’argent et les mines d’argent. Parce que l’argent est beaucoup moins cher que le métal jaune (le ratio or/argent était de 38 en 2011, année du précédent sommet atteint par les métaux précieux, pour 82 actuellement ; le potentiel de rattrapage est donc certain), mais pas seulement.

Le cours de l’argent est très à la traîne par rapport à celui de l’or, qui passe d’un record à l’autre ces temps-ci grâce aux applications industrielles. L’essoufflement de l’économie mondiale pèse sur le prix de l’argent, comme sur celui d’autres métaux d’ailleurs. Mais les (fortes) baisses de taux décidées par les banques centrales américaine et européenne, combinées aux mesures d’encouragement très ambitieuses venues de Chine, donnent un nouvel élan à l’argent. La tendance devrait persister un temps encore, ce qui devrait permettre aux actions des mines d’argent de retrouver tout leur éclat. Nous suivons de près l’ETF Global X Silver Miners, entre autres.

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