Julius Baer
Croissance dans la gestion de patrimoine
Après Nestlé et Syngenta dans nos deux Flash précédents, nous clôturons notre triptyque suisse par Julius Baer Group (41,50 francs suisses (CHF); ticker : BAER sur la Bourse de Zurich; code ISIN : CH010248496). Des trois entreprises abordées, c’est sans doute le nom le moins connu. Pourtant, cet éminent groupe suisse de private banking (gestion de fortune) a énormément progressé depuis sa réorientation stratégique de 2005, réactualisée en 2009 après le déclenchement de la crise financière internationale. D’abord, il a lourdement investi sur son marché domestique, où le nombre de succursales est passé de 7 à 15 et ses effectifs ont été portés de 2000 à 3000 collaborateurs. Mais Julius Baer a surtout renforcé sa présence dans le reste du monde, notamment par le biais de plusieurs acquisitions. La plus marquante a été celle, au début de l’année, des activités hors Etats-Unis de Merrill Lynch’s International Wealth Management Business (IWM). Une opération qui permet à Julius Baer de réaliser une forte augmentation d’échelle, d’exploiter de nombreuses synergies et d’étendre son portefeuille de clients existants, mais surtout de faire un pas de géant dans sa stratégie d’internationalisation. IWM est en effet présente sur plus de vingt grands marchés financiers internationaux. Notamment grâce à l’acquisition d’IWM, le nombre d’implantations Julius Baer en Europe occidentale (hors Suisse) est passé de 5 à 17 depuis 2005. Le groupe n’est toujours pas présent en Belgique, mais Amsterdam, Luxembourg et Paris sont venus s’ajouter à son portefeuille grâce à IWM. En Europe centrale et de l’Est (Russie incluse) et au Moyen-Orient, le nombre d’établissements est passé en huit ans d’un (Dubaï) à huit, avec un fort accent sur le Moyen-Orient. La croissance en Amérique latine est spectaculaire, et ce continent constitue un marché de croissance crucial pour les Suisses, notamment en raison de leur partenariat avec GPS au Brésil. En 2005, Julius Baer n’y était encore actif qu’aux îles Caïmans. Aujourd’hui, il est également présent au Brésil, au Chili, à Panama, à Nassau, au Pérou et en Uruguay. Mais la croissance en Asie est encore plus impressionnante. Alors qu’il en était encore absent en 2005, Julius Baer nourrit désormais l’ambition d’avoir 25% de ses actifs sous gestion dans le continent le plus peuplé au monde en 2015. En 2006, les deux premières succursales ont été ouvertes à Hong Kong et Singapour. Jakarta (Indonésie) a suivi en 2008, puis Shanghai, et enfin Tokyo cette année. L’acquisition d’IWM a sensiblement renforcé la présence de Julius Baer à Hong Kong et à Singapour, mais lui ouvre surtout le marché des grandes fortunes indiennes avec cinq implantations dont l’intégration est prévue l’an prochain. Fin octobre, les actifs sous gestion s’établissaient à 249 milliards CHF, une ascension de 31% par rapport à la fin de l’an dernier (189 milliards CHF). Sur la hausse de 60 milliards CHF, 48 milliards ou 80% peuvent être attribués à l’acquisition/intégration d’IWM. Un bond gigantesque par rapport aux 61 milliards CHF d’actifs sous gestion fin 2004, juste avant le déploiement de la stratégie de croissance. L’objectif est à présent de finaliser l’intégration d’IWM début 2015, ce qui représente la reprise et l’intégration dans le réseau actuel d’entre 57 et 72 milliards CHF d’actifs. Le point négatif est cependant que les activités IWM (marge brute de 76 points de base au cours des dix premiers mois de 2013) sont moins rentables que celle de Julius Baer proprement dit (marge brute de 100 points de base). Un autre objectif est donc de porter la rentabilité des actifs IWM à 85 points de base en 2015.
Le cours de Julius Baer Group s’est stabilisé ces derniers mois après l’ascension engendrée par l’acquisition d’IWM. Mais à 14,5 fois le bénéfice attendu en 2014 et 12 fois celui de 2015, l’action conserve un potentiel de hausse. Nous relevons donc l’avis à ” digne d’achat ” (1B) et nous l’intégrons dans la Sélection de l’Initié, ce qui en fait un candidat pour le portefeuille modèle.
Flash
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici