Inventiva, tirée d’affaire ?

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La rédaction répond à la question d’un abonné : “Que pensez-vous du financement qu’a obtenu Inventiva ?”

La biotech française qui développe le Lanifibranor, un inhibiteur pan-PPAR, pour traiter la stéatohépatite non alcoolique (NASH), a annoncé le 5 juillet que le recrutement du dernier patient de l’essai de phase III (NATiV3) était repoussé de 3 à 5 mois et aurait lieu au second semestre. Début 2024, Inventiva avait décidé de l’interrompre par mesure de précaution, après qu’un patient avait déclaré un effet indésirable inattendu. Les autorités réglementaires ont ensuite autorisé sa reprise ; les premiers résultats de NATiV3 sont désormais attendus pour le second semestre de 2026, soit avec un an de retard sur le plan initial. S’ils sont positifs, ces résultats permettraient le dépôt d’une demande d’approbation provisoire aux Etats-Unis et en Europe.

Le 14 mars, l’agence américaine des médicaments a approuvé le resmetirom (commercialisé sous le nom Rezdiffra) de Madrigal Pharmaceuticals, le premier médicament oral contre la NASH. Le marché potentiel de la NASH est estimé à 12-20 milliards de dollars d’ici à 2030 et bien plus encore d’ici à 2035. Cette manne est très convoitée, notamment par Novo Nordisk, Eli Lilly et Viking Therapeutics. Frédéric Cren, le PDG d’Inventiva, est convaincu que le Lanifibranor sera plus efficace que le Rezdiffra ; il table sur une mise sur le marché d’ici à 2027.

Le retard qu’accuse le recrutement complique toutefois le financement. Les liquidités disponibles étaient encore suffisantes jusqu’en juillet. Inventiva a levé 20,1 millions d’euros le 18 juillet en accordant des certificats de royalties qui donnent droit à 3 % des ventes nettes potentielles du Lanifibranor aux Etats-Unis, dans l’Union européenne et au Royaume-Uni pendant 14 ans. Quatre des principaux actionnaires ont participé à l’opération : BVF (16,2 % des actions), NEA (10,8 %), Sofinnova (9,8 %) et Yiheng (7,4 %), auxquels s’ajoute un nouvel investisseur, Samsara BioCapital. Mais nous estimons que la société aura encore besoin de 150 à 200 millions d’euros jusqu’aux premiers résultats de NATiV3. Les obtenir sera loin d’être évident, au vu de sa modeste capitalisation boursière (environ 130 millions d’euros).

Nous sommes optimistes quant au potentiel du Lanifibranor, mais dans l’attente de nouvelles sur le financement, nous abaissons d’un cran notre conseil, à “conserver” (rating 2C).

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