Inventiva reste digne d’achat
La rédaction répond à la question d’un abonné : “A quand des nouvelles d’Inventiva ? Comment évaluez-vous ses chances, compte tenu de la faiblesse de sa trésorerie ?”
La biotech française se concentre sur le lanifibranor, un inhibiteur pan-PPAR qui pourrait être utilisé pour traiter la stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique (MASH/NASH). La MASH est, avec la stéatose hépatique non alcoolique (NAFDL, soit le stade qui précède la MASH), la principale affection hépatique non encore traitée. A la phase IIb menée en 2020 avait succédé en 2021 NATiV3, l’étude de phase III. Les résultats intermédiaires seront connus au premier semestre de 2026, après quoi une demande d’approbation provisoire pourrait être déposée en Europe et aux Etats-Unis. L’achèvement du recrutement d’ici fin juin est pour l’heure une étape cruciale.
Des résultats positifs ont été obtenus il y a peu dans le cadre d’une étude de phase IIa combinant le lanifibranor et l’empaglifozine, un inhibiteur du SGLT2, chez des patients atteints de MASH et de diabète de type 2. L’autorisation de mise sur le marché du resmetirom, premier traitement oral de la MASH, récemment accordée à Madrigal, est encourageante. Le fait qu’aucune biopsie ne soit nécessaire pour lancer le traitement augmente son potentiel commercial. Frédéric Cren, le CEO d’Inventiva, est toutefois convaincu que le lanifibranor sera plus efficace et espère pouvoir le commercialiser (indication : MASH) en 2027.
La trésorerie est en effet limitée, mais elle permettra à l’entreprise de poursuivre ses études jusqu’au début du troisième trimestre. Toutes les options sont envisagées, même si le CEO préférerait ne conclure d’accord de licence pour les Etats-Unis et l’Europe qu’au terme de la phase III. André Turenne, spécialiste des fusions et acquisitions, vient en tout cas d’intégrer le conseil d’administration. D’après le CEO, les actionnaires assurent un soutien certain et la souscription d’un nouvel emprunt auprès de la Banque européenne d’investissement est également envisageable. Inventiva aura selon nous besoin de 150-200 millions d’euros de plus (pour une capitalisation boursière de 165 millions !) ces deux prochaines années pour achever la première partie de l’étude NATiV3. Nous continuons néanmoins à conseiller d’acheter l’action. Si NATiV3 donne de bons résultats, la valeur d’Inventiva va s’envoler. Notez cependant que le risque est considérable (rating 1C).
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