IAMGOLD, cible d’un repreneur ?

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La rédaction de Trends-Tendances Bourse répond à la question d’un abonné : “Après quelques années difficiles, le producteur d’or IAMGOLD semble aller mieux. La rumeur court qu’il risque d’être racheté. Qu’en penser ?”

Le secteur minier assiste à la hausse du prix de l’or et il est vrai, aussi à l’accélération des opérations de fusion et de rachat entre ses entreprises. En outre, le mois de septembre a été émaillé de grandes conférences sur l’or, à l’occasion desquelles les rumeurs enflent généralement. Si tout producteur d’or de petite ou moyenne taille peut être en proie à un rachat, compte tenu de ses actifs et de sa valorisation actuelle, nous n’estimons pas IAMGOLD plus susceptible qu’un autre d’être racheté. En 2019-2020, Shandong Gold Mining, Zijin Mining et China National Gold Corp l’avaient approché, mais aucun accord ne fut conclu, notamment parce que le gouvernement canadien préférait ne pas voir ses entreprises tomber entre les mains de Chinois.

En août dernier, IAMGOLD a franchi une étape cruciale : la mise en production commerciale de Côté Gold (Ontario). A sa vitesse de croisière, cette mine à ciel ouvert sera, par la taille, la troisième du Canada. Sur toute sa durée de vie (jusqu’en 2041 au minimum), elle produira en moyenne 365.000 onces troy d’or par an ; les six premières années, ce sera 500.000 onces troy, à un coût total de production inférieur à 900 dollars, et cette année, ce sera bien entendu nettement moins (autour de 220.000 onces). L’intégralité des recettes ne reviendra pas à IAMGOLD, dont la participation dans Côté Gold est de 60,3 %. La société japonaise Sumitomo Metals Mining détient le reste. IAMGOLD dispose d’une option lui permettant de porter, au prix de 380 millions de dollars, sa participation à 70 %. Il entend l’exercer fin novembre. Pour financer la construction de Côté Gold, IAMGOLD a cédé au cours de ces dernières années ses participations dans Rosebel (Surinam) et dans Boto Gold (Sénégal).

Les perspectives sont donc bonnes. En revanche, la valeur de l’action a déjà plus que doublé cette année, alors qu’Essakane ne produira plus dans quatre ans et que Westwood, petite, affiche une structure de coûts relativement élevée. Par ailleurs, on ne peut plus s’attendre à ce que les actifs prometteurs (Nelligan, Gosselin et Monster Lake) entrent en production commerciale au cours de cette décennie. Cela ne constitue cela dit pas un problème puisque les quatre prochaines années s’annoncent très lucratives avec Côté Gold et qu’IAMGOLD sera donc en mesure d’acheter d’autres actifs recelant un potentiel de croissance.

Tout est possible dans le secteur minier, mais il y a actuellement sur le marché des proies plus attrayantes et surtout, moins chères qu’IAMGOLD. A 11 fois le cash-flow attendu l’année prochaine, il est correctement valorisé et à conserver (rating 2C).

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