GlaxoSmithKline
Spécialisation croissante
Acteur important dans l’industrie pharmaceutique actuelle (capitalisation boursière d’environ 90 milliards EUR), le groupe britannique GlaxoSmithKline (GSK) souffre cependant d’un net déficit de popularité. Pourtant, il est difficile de surestimer l’importance du deal annoncé fin avril avec Novartis à la fois pour GSK et par extension pour toute l’industrie (européenne) des médicaments. En premier lieu, GSK a annoncé un partenariat avec les Suisses dans le segment “consumer healthcare” (avec des produits comme Nicorette, Sensodyne, Aquafresh, Voltaren, Otrivin…). GSK, qui a acquis 63,5% de la joint-venture, consolide ainsi sa deuxième place au classement mondial. Celui-ci reste emmené par Johnson&Johnson, avec un chiffre d’affaires (CA) annuel de 8,9 milliards USD en 2013. GSK-Novartis devient un solide numéro deux avec un CA de 6,5 milliards USD, alors que les numéros trois, quatre et cinq (respectivement Bayer, Reckitt Benckiser et Sanofi) restent loin derrière avec un CA qui varie de 3,2 à 2,5 milliards USD. En outre, GSK a racheté l’ensemble de la division Vaccins de Novartis, à l’exception du vaccin contre la grippe, pour un montant initial de 5,25 milliards USD (plus 1,1 milliard USD de paiements intermédiaires éventuels). Enfin, GSK a vendu sa division Cancer à Novartis pour 16 milliards USD (1,5 milliard USD en fonction des résultats de recherche). GSK versera 4 milliards de livres (GBP) à ses actionnaires, soit environ 80 pence (PNC) par action. De plus, ce deal pourrait engendrer 1 milliard GBP d’économies sur trois ans. Un des principaux effets à plus long terme de cet “accord historique” pour GSK est l’amélioration de la stabilité et la prévisibilité des revenus. Le deal est aussi l’illustration de l’orientation prise par l’industrie pharmaceutique dans son ensemble : de plus en plus de spécialisation. Même les géants ne peuvent plus rester actifs et réussir dans tous les domaines. Certes, tout n’est pas rose chez GSK. Sans quoi l’action n’aurait pas sous-performé de 24% par rapport à la moyenne du secteur en Europe depuis le début de l’année. Ce géant aussi est victime de la vague d’expirations des brevets. Le brevet de l’Advair est notamment arrivé à échéance. Or l’Advair, un médicament contre l’asthme, est de loin le médicament le plus vendeur de GSK avec un CA de 5,3 milliards GBP. De plus, GSK connaît des problèmes en Chine. Le CA y a baissé de 22% au 2e semestre alors qu’une enquête est en cours concernant des soupçons de corruption. Heureusement, GSK possède un bon pipeline clinique et a pu mettre pas moins de six candidats-médicaments sur le marché l’an dernier. Il s’agit, dans l’ordre alphabétique, de l’Albiglitude (diabètes), de l’Anoro (maladies pulmonaires chroniques), du Breo (maladies pulmonaires chroniques), du Mekinist (cancer de la peau), du Tafinlar (cancer de la peau) et du Trivicay (VIH). Récemment, le marché avait cependant été très déçu par des ventes restées inférieures aux attentes. Le pic de ventes total devrait cependant s’établir à 8 milliards GBP, même si ce ne sont encore que des prévisions. Pour l’instant, le cours est confronté à la possible vente d’un portefeuille de produits matures. Sanofi envisage également cette idée. GSK n’a jamais abaissé son dividende depuis trois décennies et le rendement brut attendu de 6% classe le groupe parmi les plus généreux du secteur. A 15 fois le bénéfice attendu pour cette année et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 11, l’action est plutôt chère. Mais sa situation est comparable à celle d’UCB : le titre est très cher sur la base des prévisions de bénéfice actuel, beaucoup moins au regard de la croissance attendue des bénéfices dans quelques années.
Conclusion
Nous relevons la note de GSK : l’action n’a aucune raison de rester en retrait du secteur pharma compte tenu de ses revenus plus stables, d’une valorisation raisonnable vu les perspectives de croissance à un peu plus long terme et du rendement de dividende élevé.
Conseil: digne d’achat
Risque: faible
Rating: 1A
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