First Quantum Minerals, maillon essentiel de l’électrification
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Barrick Gold a récemment fait une offre d’achat sur First Quantum Minerals. Est-il temps d’en acquérir le titre?”
Les 12 derniers mois ont été très mouvementés pour First Quantum Minerals. Une longue négociation avec le gouvernement panaméen sur une nouvelle concession pour la mine Cobre Panama, qui fournit plus de 40% de sa production annuelle de cuivre (350.000 à 380.000 tonnes attendues en 2023) a finalement abouti à un accord le 8 mars 2023, fixant un cadre juridique et fiscal clair pour les décennies à venir. Les Canadiens verseront un complément d’impôts de 395 millions de dollars pour la période jusqu’à fin 2022, puis 375 millions de dollars par an au minimum, sous la forme d’impôts, de retenue à la source et de royalties sur les bénéfices nets, avec un mécanisme de protection en cas de baisse des prix du cuivre. La durée de la concession est de 20 ans, avec une option pour 20 années supplémentaires, voire davantage.
La volatilité du titre a diminué depuis cet accord crucial, qui a offert à Barrick Gold des perspectives suffisamment optimistes pour amorcer un rapprochement de First Quantum Minerals. L’offre a été rejetée. Elle montre que les grandes sociétés minières sont avides d’étoffer leur exposition au cuivre, matière première essentielle à l’électrification de la planète.
First Quantum Minerals s’efforce d’augmenter, sans acquisition, sa production de cuivre à 1 million de tonnes, notamment grâce à l’extension de la capacité de traitement à Cobre Panama, à un projet d’expansion de la mine Kansanshi, en Zambie, fin 2025, au démarrage de la mine de nickel voisine Enterprise en 2023 et à la construction éventuelle d’une mine de cuivre en Espagne (Les Cruces, décision attendue en 2024). Le sixième producteur mondial de cuivre attend toutefois de voir repasser son endettement sous le milliard de dollars avant de s’engager sur d’autres projets (Taca Taca en Argentine, Haquira au Pérou et, en collaboration avec Rio Tinto, La Granje au Pérou).
A 3,8 dollars la livre, le cuivre a perdu 20% depuis son pic de mars 2022. Le spectre d’une récession incitant à la prudence, nous maintenons le conseil à conserver, mais abaissons le risque (rating 2B). Compte tenu des perspectives extrêmement favorables du cuivre à moyen terme, l’action reste intéressante, mais de meilleures fenêtres d’achat se présenteront peut-être dans les six à neuf mois.
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