Corbion redresse la barre

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Encouragé par les nombreux éloges sur Corbion, j’ai acheté le titre. Or, son cours a baissé de 30% cette année. Dois-je m’inquiéter?”

Comme attendu, le chiffre d’affaires (CA) de Corbion a progressé de 3% au 1er semestre, à 378,4 millions d’euros. Le cash-flow opérationnel ajusté (Ebitda) a en revanche diminué de 3%, à 48,4 millions d’euros (consensus: 51,2 millions d’euros). Après avoir relevé ses prévisions pour 2023 au 1er trimestre, Corbion les a revues à la baisse et table désormais sur une croissance organique de 5% (7-10% précédemment) dans son cœur de métier. L’Ebitda hors éléments exceptionnels devrait augmenter de 15-20 %. Le redressement des volumes a été plus lent que prévu dans la division alimentaire, où les clients réduisent leurs stocks et consomment moins. Dans le secteur de l’électronique et des puces, la demande reste faible. Ces hésitations ont quelque peu altéré la confiance.

Le reflux de 30% du cours depuis janvier tient toutefois déjà compte des mauvaises nouvelles; un rebond a même eu lieu après la publication des résultats, car Corbion estime que la demande de bioplastiques PLA a atteint un étiage au 1er trimestre et repart à la hausse, surtout en Asie. La joint-venture PLA avec Total compte, depuis janvier, cinq nouveaux partenaires pour le développement de nouvelles applications destinées notamment à la Chine, un débouché prometteur.

Le pipeline de nouveaux produits s’étoffe également dans la division prometteuse des algues, qui produit déjà des acides gras Omega 3 destinés aux saumons d’élevage et étudie d’autres applications, pour l’animal et l’homme. Les prix élevés et la forte demande d’Omega 3 ont fait doubler le CA de la division sur le semestre. L’entreprise devrait donc renouer avec la croissance en 2024.

Elle entend toujours céder son activité d’émulsifiants, aux CA et marges bénéficiaires stables, d’ici décembre. Elle pourrait en tirer 300 millions d’euros, ce qui allégerait considérablement son endettement. La dette nette atteint désormais 3,4 fois l’Ebitda (766,4 millions d’euros) du fait des multiples investissements. Ces derniers ont toutefois culminé et le ratio d’endettement devrait être ramené à 2,8-3,2 d’ici décembre (hors cession). La vente de la branche émulsifiants pourrait doper le cours. A moins de 13 fois le bénéfice attendu pour 2024, le titre reste digne d’achat (rating 1B).

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