Conserver Platinum Group Metals
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Mes actions Platinum Group Metals me rapportent en définitive très peu. Que faut-il en penser?”
Entamé de longue date, le projet Waterberg est en effet décevant. Le canadien Platinum Group Metals (PGM) détient 50,02% de cette joint-venture située en Afrique du Sud. Le gisement avait fait l’objet d’une étude de faisabilité en septembre 2019 déjà, mais celle-ci était restée quasiment sans suite jusqu’en 2022. Or depuis, les coûts ont flambé et les cours des platinoïdes ont chuté. L’étude doit donc être mise à jour, ce pour quoi la joint-venture a débloqué 21 millions de dollars en 2022.
L’étude de faisabilité évoquait un potentiel de 19,5 millions d’onces troy de platinoïdes, composées à 63% de palladium, 29% de platine, 2% de rhodium et 6% d’or. Elle estimait la durée de vie du site à 45 ans, avec une production de 420.000 onces troy par an en moyenne. La valeur actualisée nette (VAN) du projet était évaluée à 982 millions de dollars, un chiffre désormais tombé à 850 millions, puisque le cours du palladium, en particulier, s’est effondré. PGM possédant la moitié du projet, sa VAN s’établit, sur la base du nombre d’actions en circulation, à 4,5 millions de dollars. Au cours actuel, PGM est cotée à 0,3 fois la VAN; cela peut sembler dérisoire, mais c’est un chiffre normal, pour une société dont le projet se trouve à ce stade de son avancement.
PGM, qui n’a actuellement aucune dette, dispose d’une – modeste – trésorerie de 8 millions de dollars, à quoi est venu s’ajouter en septembre un placement privé de 2,5 millions. Si la direction décide de produire, elle va devoir chercher de quoi financer la construction de la mine; le budget, fixé à 1,1 milliard en 2019, ne suffira évidemment plus. La phase de développement et de construction est évaluée à 6 à 8 ans: il n’y aura donc pas de flux de trésorerie positifs avant 2031. Pour ne rien arranger, les troubles politiques sont fréquents en Afrique du Sud et nul ne sait comment les partis qui sortiront vainqueurs de l’élection de 2024 considéreront le secteur minier. Bref, PGM n’a sa place que dans le volet spéculatif des portefeuilles. Rien ne dit que le projet Waterberg échouera, mais les obstacles seront nombreux. Les positions peuvent être conservées (rating 2C).
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