Cinq actions suédoises exceptionnelles
Nous avons sélectionné cinq actions suédoises hors du commun, que caractérisent une marque forte, un rendement en dividende élevé et/ou d’excellentes perspectives de croissance.
La Suède se distingue par le nombre de ses sociétés cotées, surtout par rapport à la Belgique et aux Pays-Bas. Ainsi que par sa gamme très diversifiée d’actions, souvent brillantes. L’on recense en particulier de nombreuses petites et moyennes capitalisations actives dans des secteurs de niche, tout particulièrement depuis quelques années. A cela s’ajoutent maintes entreprises dont les dividendes augmentent d’une année à l’autre; les secteurs technologique, industriel et de la consommation sont surreprésentés dans ce groupe, où les dividendes annuels sont de plus en plus souvent remplacés par des dividendes semestriels ou trimestriels.
La plus grande société ‘‘purement’’ suédoise est, avec ses 69 milliards d’euros de capitalisation boursière, Atlas Copco. Ce groupe industriel d’envergure mondiale fournit des produits et services spécialisés dans les compresseurs de gaz et d’air industriels, les outils industriels et les équipements destinés à l’exploitation minière et à la construction. Il est suivi d’assez près par Investor AB, une société d’investissement industriel fondée en 1916, dont le principal investissement est une participation de 23% dans… Atlas Copco.
Nous avons choisi de nous intéresser ici à cinq noms moins connus, souvent beaucoup plus petits en termes de capitalisation boursière, mais que nous jugeons intéressants. Il s’agit, successivement, d’une action à dividende élevé, de deux nouvelles venues à la croissance rapide et de deux titres dont les perspectives sont alléchantes.
Cibus Nordic
Cibus Nordic Real Estate est la seule société européenne à verser un dividende mensuel. Elle loue principalement des superficies commerciales à de grandes chaînes comme Lidl, Tokmanni, S-Group, Kesko et Coop. Celle qui a pour slogan “convertir l’alimentation en rendement” ne cache pas sa préférence pour des occupants disposant de moyens financiers importants, pour pouvoir partager à son tour des revenus croissants et prévisibles avec ses actionnaires. Elle possède actuellement plus de 450 biens en Scandinavie, dont plus de la moitié en Finlande. Aucun ne représente plus de 2,5% de son chiffre d’affaires – mais un gros tiers de son bénéfice d’exploitation lui vient du détaillant Kesko, dont elle dépend par conséquent fortement.
Cibus a perdu l’an dernier 50% de sa valeur, à cause notamment de la crise immobilière suédoise; cette année, la perte devrait avoisiner les 20%. Compte tenu de la chute de l’action qui s’est ensuivie, le rendement en dividende flirte avec les 10%. Contrairement à celui de nombreux autres fonds immobiliers, le dividende est assez stable pour l’instant, même si la direction admet suivre de très près l’évolution des taux d’intérêt. Une (forte) réduction du dividende n’est pas, plus qu’ailleurs, à exclure, dans l’éventualité où les taux resteraient orientés à la hausse.
Soucieux de préserver sa notation, le groupe surveille son endettement comme le lait sur le feu (il vise un ratio endettement net/cours de 55-65%). Son dividende annuel, de 0,90 euro brut par action, est payé par tranches mensuelles variant de 0,07 à 0,09 euro. L’évolution des taux d’intérêt l’a fait légèrement baisser mais l’objectif reste de préserver sa croissance, fût-ce à partir d’un niveau désormais légèrement inférieur. Pour renforcer son bilan, Cibus a procédé à une augmentation de capital cette année.
La guerre en Ukraine est un autre risque auquel l’immobilière est exposée – la Finlande, limitrophe de la Russie, est, rappelons-le, son principal marché de débouchés. Seuls deux analystes suivent actuellement l’action; un recommande de conserver, l’autre, d’acheter. Le titre conviendra surtout à l’investisseur en quête de dividendes élevés et dont la tolérance au risque est supérieure à la moyenne.
Husqvarna
Connu pour ses tondeuses à gazon, ses tronçonneuses, ses produits destinés à la sylviculture et sa marque Gardena, qui représente un quart de son chiffre d’affaires, Husqvarna est sans aucun doute le plus grand fabricant au monde de produits pour le jardin. Actif partout sur la planète, le groupe a réalisé en 2022 un tiers de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis. Compte tenu de la croissance des bénéfices escomptée, que soutiendront notamment le pouvoir de fixation des prix et la politique de réduction des coûts de l’entreprise, la valorisation est intéressante. Fixé à 3 couronnes suédoises, le dividende est payé tous les six mois; le rendement en dividende s’élève à 4,7%, un chiffre qui pourrait bien rester orienté à la hausse ces prochaines années.
Vitec Software
Vitec Software Group AB développe des solutions spécialisées pour les marchés de niche que sont notamment l’immobilier, la construction, la finance et les soins de santé. Ses logiciels permettent d’automatiser les processus, d’accroître l’efficacité et de rationaliser les activités. Les Pays-Bas ont assuré en 2022 6,5% de son chiffre d’affaires; ils ont été précédés par la Suède (39%), la Norvège (25%) et le Danemark (19%).
Le chiffre d’affaires du groupe devrait bondir de plus de 40% cette année, pour atteindre 2,8 milliards de couronnes. A près de 40, le ratio cours/bénéfice (C/B) semble élevé, mais il est normal pour une entreprise à la croissance rapide comme Vitec, dont le cours n’a quasi jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui et qui compte parmi les valeurs véritablement phares du pays. L’entreprise verse un dividende trimestriel, qui augmente de façon substantielle chaque année, depuis 2020. Le dividende a progressé cette année de 14%, pour atteindre 0,57 couronne par trimestre, soit un rendement de 0,4%. A acheter, sur repli du cours.
Cloetta
Le fabricant de bonbons et de chewing-gums possède des marques comme Red Band, Lakerol, King, Sportlife ou Xilifresh. Outre ces noms bien connus, qui relèvent de la division Produits emballés de marque (75% du chiffre d’affaires en 2022), Cloetta est également un acteur important sur le marché du Pick & mix (confiserie en vrac), qui a représenté un quart de son chiffre d’affaires l’an dernier. La Suède (30%) et la Finlande (20%) sont ses principaux marchés; ils sont suivis par les Pays-Bas (14%).
Soutenus par le Pick & mix, les chiffres du deuxième trimestre ont été excellents. Les augmentations de prix pratiquées pour compenser l’inflation des coûts ont permis au chiffre d’affaires d’enregistrer une croissance supérieure à 10%. Cloetta et, partant, le titre, ont souffert, outre de l’attention croissante portée à l’alimentation saine, de l’envolée du cours du sucre. Pour sabrer dans ses dépenses, l’entreprise ferme des usines et réduit son assortiment. Mais avec un ratio C/B de 10 et un rendement en dividende de plus de 5%, cette action spéculative devrait bientôt avoir atteint son étiage. Avec un ratio endettement net/flux de trésorerie d’exploitation de 2,3 et malgré des charges d’intérêts en forte hausse, le groupe est financièrement sain.
Nibe Industrier
Nibe Industrier est depuis des années une des étoiles au firmament de la Bourse suédoise. Ce fabricant de pompes à chaleur, entre autres, propose des solutions énergétiques durables. Ses derniers trimestriels ont été décevants. Cette machine à rachats, dont le ratio C/B avoisine toujours les 30, est à la traîne au sein de l’OMX 30 (-15% en 2023); mais à long terme, ses perspectives demeurent excellentes.
Autre nom célèbre
H&M, champion de l’OMX Stockholm 30
Nous l’avons dit: la Bourse suédoise est très courue, surtout si on la compare à ses consœurs belge ou néerlandaise, par exemple. Parmi les centaines de sociétés qui y sont cotées se trouve un groupe relativement important de petites et moyennes capitalisations, qui se sont en outre multipliées ces dernières années. L’indice suédois le plus connu est l’OMX Stockholm 30.
Des 30 principaux fonds qui le composent, Hennes & Mauritz (H&M), dont l’action s’est appréciée de plus de 40%, est le grand gagnant de l’exercice. Les résultats du deuxième trimestre sont éloquents: le chiffre d’affaires a progressé, et les sévères économies de coûts ont contribué à l’envolée des bénéfices et des marges. Impossible en revanche de passer sous silence la dégringolade (-80%) du cours du fonds immobilier SBB, avec lequel H&M a conclu un contrat de collaboration.
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