BMW, un luxe accessible

Sa valorisation n’est plus trop élevée aujourd’hui.

La Bayerische Motoren Werke AG, plus connue sous l’abréviation BMW, est une institution mondiale dans le segment des voitures de luxe. La machine de croissance (avec par exemple un chiffre d’affaires qui a progressé de 60 à 80 milliards EUR entre 2010 en 2014) de la famille Quandt (les actionnaires familiaux détiennent toujours plus de la moitié des actions) ne s’est pas démentie ces dernières années. Le portefeuille de marques n’est pas aussi étendu que ceux d’autres constructeurs automobiles (européens), mais c’est un choix délibéré. Outre la précieuse marque BMW, on y trouve encore les marques de niche Mini et Rolls Royce. Rappelons que BMW est également un important constructeur de motos, qui enregistre d’ailleurs une croissance supérieure à la moyenne. Les chiffres de vente démontrent la bonne forme du groupe. Ils constituent d’ailleurs un énième record, avec un peu plus de 573.000 véhicules vendus au niveau du groupe au 2etrimestre, soit une hausse de 7,5% sur base annuelle. La marque BMW en prend 480.000 à son compte, soit 84% du total (+4,9% sur base annuelle). La plus forte croissance est cependant à mettre à l’actif de Mini avec +23,8%, à plus de 91.500 voitures vendues. Rolls Royce reste une marque de niche absolue, dont les ventes sont retombées sous les 1000 exemplaires (-7,7%). Les motos ont enregistré une croissance supérieure à la moyenne au 2e trimestre avec +11,3%. L’accent sur un seul segment et un nombre limité de marques permet naturellement d’innover énormément et d’être toujours à la pointe du marché, avec de nouvelles technologies et de nouvelles séries. Ainsi attend-on beaucoup cet automne du lancement de la Série 7 dans le segment du grand luxe et de la X1 pour le segment inférieur, plus compact. Un élément très apprécié des conducteurs et favorise la fidélité à la marque BMW. Non seulement en Allemagne ou dans le reste de l’Europe (occidentale), mais aussi, et de plus en plus, dans le reste du monde. L’intérêt mondial pour cette marque de luxe allemande apparaît clairement au vu de la répartition géographique des ventes du groupe. Au cours des huit premiers mois, c’est sur ce qui est dorénavant le plus grand marché des voitures neuves, en Chine, que le groupe BMW a vendu le plus de voitures : 302.000 unités. Suivent les Etats-Unis (264.000) et l’Allemagne, qui n’arrive qu’en troisième position (190.000). Avec 31.000 exemplaires, la Belgique se distingue par rapport à la France (49.000), l’Italie (44.000) et le Japon (43.000). Le groupe a également écoulé un total de 90.000 véhicules dans les pays émergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Corée du Sud et la Turquie. Et c’est précisément cette première place prise par la Chine qui pèse sur l’action du constructeur de voitures de luxe bavarois depuis quelques mois. Les résultats semestriels ont pourtant été très solides. Au cours des six premiers mois de l’année, le CA du groupe a progressé de 17,6% par rapport au 1er semestre 2014. Le bénéfice opérationnel (EBIT) n’a cependant gagné que 0,8% à 4,852 milliards EUR, ce qui signifie que la marge d’EBIT était sous pression, comme c’est d’ailleurs le cas pour d’autres constructeurs automobiles. Sa contraction de 12,6 à 10,8% au 1er semestre est exclusivement imputable au segment des voitures. Reste que la plupart des constructeurs automobiles ne peuvent cependant que rêver d’une telle rentabilité. A 9 fois le bénéfice de cette année, 1,3 fois la valeur comptable et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 7, l’action BMW présente une valorisation (très) attrayante dans une perspective historique.

Conclusion

BMW était dans notre collimateur depuis longtemps, mais affichait généralement une valorisation (trop) élevée. En raison des doutes qui entourent la Chine, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le groupe, financièrement solide, présente toujours des perspectives de croissance. Nous relevons la note et pouvons ainsi proposer une autre action à ceux qui craignent que VW subisse durablement les conséquences du scandale environnemental qui a récemment éclaté.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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