Biotalys demeure prometteuse

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La rédaction répond à la question d’un abonné : “Le rapport relatif au premier semestre n’a pas convaincu le marché. Restez-vous, pour votre part, toujours aussi optimiste ?”

Le marché espérait surtout, à l’occasion de la présentation des semestriels, savoir où en étaient les demandes d’approbation de l’Evoca sur les marchés américain et européen. L’Evoca est un biofongicide et le produit le plus avancé du pipeline de Biotalys. Il protège certains fruits et légumes contre les maladies fongiques que sont le botrytis et l’oïdium. Et bien que cette version du produit n’ait pas été développée en vue d’une commercialisation rentable, son approbation constituerait une étape importante en vue de la validation de la plateforme AGROBODY FOUNDRY de l’entreprise, qui développe des produits bio de protection des cultures à base de protéines dérivées d’anticorps de lamas.

L’organe compétent aux Etats-Unis (EPA) examine toujours le dossier et n’a posé aucune nouvelle question depuis fin 2023. Biotalys croise les doigts pour que le feu vert lui soit donné pour la fin de l’année. En Europe, l’organisme de contrôle néerlandais (CTGB) suit le dossier en tant que rapporteur durant le processus d’approbation. Il avait demandé des informations complémentaires, qui lui ont été fournies, et le 21 août, il a autorisé Biotalys à réaliser des essais à grande échelle en serres : l’Evoca est testé sur 40 hectares de plants de tomates, 20 hectares de plants de concombres et 10 hectares de fraisiers. Les fruits récoltés durant cette phase de démonstration peuvent être vendus pour une consommation humaine. La direction de Biotalys en déduit que l’Evoca est donc déjà considéré comme un produit sûr. Elle s’attend toujours à une approbation européenne en 2025.

Dans les deux régions, elle prévoit, lorsque le produit aura été approuvé, de demander une procédure d’approbation simplifiée pour l’Evoca NG, la version commerciale de l’Evoca. Ce biofongicide-là serait alors susceptible d’être mis en vente aux Etats-Unis en 2027 et en Europe en 2028. Biotalys s’attèle à préparer les dossiers à soumettre en Amérique du Sud, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande. C’est grâce à son partenariat, annoncé en mars, avec la société danoise Novonesis, qu’elle produira, distribuera et vendra, moyennant une belle marge bénéficiaire, l’Evoca NG.

A cours des mois qui viennent, nous en saurons par ailleurs davantage sur le reste du pipeline. Tomberont notamment les résultats des premiers essais, réalisés sur la vigne, avec son BioFun-6, un candidat biofongicide qui, lui, vise à protéger fruits et légumes non seulement contre le botrytis et l’oïdium, mais aussi l’anthracnose (maladie causée par des champignons). Un nouveau candidat produit sortira cette année de la nouvelle plateforme technologique de Biotalys, AGROBODY 2.0.

Soucieuse de réduire les coûts, l’entreprise qui s’est vu décerner cette année le titre de “Sustainable Crop Company of the Year” (traduction libre : entreprise offrant des solutions d’agriculture durable de l’année) n’a consommé que 6,5 millions d’euros au premier semestre (-23 % en glissement annuel). Elle disposait au 30 juin de 14,7 millions d’euros, de quoi fonctionner jusqu’au deuxième trimestre de 2025.

De nouveaux partenariats et levées de fonds pourraient être annoncés. Confiants, nous confirmons notre conseil (acheter, rating 1C) ; l’action, qui se destine à l’investisseur à long terme et conscient du risque élevé, intégrera par tranches le portefeuille modèle.

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