Attention à la fin de la méga-vague technologique
Difficile de se détacher d’une tendance qui a beaucoup rapporté… et pourtant, l’heure de la prochaine vague va bientôt sonner. L’investisseur a tout intérêt à l’identifier correctement.
En Bourse, il est rentable de se laisser porter par une tendance ; depuis la Seconde Guerre mondiale, cela s’est vérifié avec tous les grands thèmes d’investissement. Par conséquent, les investisseurs souhaitent y surfer le plus longtemps possible. Mais comme à la mer, une fois la vague passée, mieux s’en éloigner, car il ne reste plus rien.
Difficile, toutefois, de se détacher d’une tendance qui a tant rapporté, et d’identifier la prochaine vague. Ce qui complique encore la tâche, c’est que celle nouvelle vague arrive généralement sans crier gare, souvent dans une catégorie d’actifs restée dans l’ombre. Le piège consiste à s’accrocher à la vague précédente, et à voir dans chaque baisse une formidable opportunité d’achat, et dans chaque redressement, la confirmation de notre choix.
Les décennies se suivent…
Pour étayer ce constat, examinons le demi-siècle qui vient de s’écouler. Les années 1970 ont été dominées par les matières premières et l’or. Le métal jaune a grimpé jusqu’à 800 dollars l’once troy en 1982, pour retomber à 250 dollars en 2000, et ne remonter au-dessus de 800 dollars qu’en 2008. Les années 1980 ont été celles du Japon. Le record de l’indice Nikkei, en 1989, n’a jamais été franchi depuis. Dans les années 90, et surtout la deuxième moitié de la décennie, les valeurs technologiques ont dominé, avec la bulle internet ; le Nasdaq a frôlé les 5.000 points, pour retomber sous la barre des 1.000 points en 2023. Il a fallu attendre 2015 pour qu’il repasse au-dessus de 5.000 points. Les marchés émergents ont alors pris le relais, mais depuis leur pic de 2011, ils font pâle figure.
Depuis le début de la dernière décennie, les mégacapitalisations technologiques américaines dominent les marchés et les indices, captant des montants considérables. Il semble toutefois que la vague touche à sa fin. Le Nasdaq affiche un rendement total moyen (hausse du cours + dividendes) de 17 % sur les 15 dernières années, le double de sa moyenne historique. Cela s’explique non seulement par les résultats fantastiques des géants de la technologie, mais aussi par l’augmentation des valorisations. Au début de la vague, la valorisation de Microsoft était à peine le tiers de celle d’aujourd’hui. Cela peut sembler une hérésie, mais nous pensons que les rendements vont considérablement baisser d’ici 10 à 15 ans. Même si l’on peine à comprendre pourquoi, l’histoire a montré que les excellentes performances laissent souvent la place à rendements très faibles, voire inexistants.
Les investisseurs auront donc tout intérêt à prendre leurs bénéfices sur cette méga-vague, et à se mettre en quête de la suivante. Il pourrait s’agir des matières premières et des métaux précieux, des marchés émergents ou des actions de valeur. Nous les étudierons ainsi plus en détail, en commençant par les matières premières : à notre sens, une méga-vague s’est amorcée il y a déjà plusieurs années, dans l’indifférence générale.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici