Areva
Sur la voie du redressement
Le cours de l’uranium peine à retrouver son niveau d’avant Fukushima. La catastrophe nucléaire survenue en mars 2011 dans cette ville japonaise a marqué le début d’une période morose pour les actionnaires d’entreprises actives dans le nucléaire et/ou de mines d’uranium. Pourtant, il n’est pas correct d’affirmer que l’énergie nucléaire est morte et enterrée depuis Fukushima. Et ce, même si la baisse de l’uranium à 40 USD la livre laisse présager le contraire. En effet, ce recul est le résultat de la réduction des stocks des centrales japonaises. Mais ce processus touche à sa fin. De plus en plus de spécialistes prévoient une pénurie et une remontée des cours dès 2014 ou en 2015. D’ailleurs, les prix pour livraison à long terme fluctuent déjà entre 55 et 60 USD. Aujourd’hui, l’énergie nucléaire assure 13% de la production électrique mondiale. Et elle continuera de jouer un rôle dans la future consommation d’électricité en raison de son caractère neutre en CO-2 dans un monde confronté au réchauffement climatique. On recense actuellement 435 réacteurs en service dans le monde et 28 réacteurs en construction, presque tous en Asie (dans des pays comme la Chine, l’Inde, la Corée du Sud…), où se trouve le futur de l’énergie nucléaire.
Le grand avantage du groupe français Areva (12,51 EUR ; ticker : AREVA sur Euronext Paris ; code ISIN : FR0011027143) est son caractère “one-stop nuclear shop”. Les clients peuvent s’adresser à lui pour tout ce qui concerne l’énergie nucléaire. Cela fait d’Areva le leader sur le marché mondial de l’énergie nucléaire, dont sont clients pas moins de 95% des sites nucléaires actifs dans le monde. Tout d’abord, l’entreprise française est propriétaire ou co-exploitante d’une série de mines d’uranium (17% du chiffre d’affaires – CA – du groupe au 1er trimestre 2013), dont McArthur River (30% Areva ; 70% Cameco), la plus grande mine d’uranium au monde. Elle figure ainsi parmi les trois plus grands producteurs mondiaux d’uranium. Ensuite, il y a l’activité front-end (16% du CA du groupe), qui consiste à transformer l’uranium en combustible nucléaire, notamment par un procédé d’enrichissement. L’activité suivante est aussi la plus importante du groupe : la division Réacteurs & services (35% du CA du groupe) est active dans la construction de nouveaux réacteurs, mais également et surtout de l’entretien des réacteurs existant dans le monde entier. Le back-end (24% du CA du groupe) couvre principalement le traitement de déchets nucléaires (transport, recyclage…). Enfin, le groupe comporte également une division Energies renouvelables (8% du CA).
Un élément crucial pour un investissement à long terme est qu’entre trois quarts et quatre cinquièmes des revenus proviennent d’activités récurrentes. Il y a quelques mois encore, Areva a signé l’un des plus importants contrats de son histoire. Celui-ci porte au total sur 30.000 tonnes d’uranium qu’Areva va fournir au producteur français d’électricité EDF. Les livraisons seront étalées sur plus de 20 ans : de 2014 à 2035. Areva est propriété à 83% de l’Etat français. Les mauvaises langues affirment ainsi que l’intervention française au Mali a été inspirée par la présence des quatre mines d’uranium appartenant à Areva à proximité de la frontière avec ce pays (région d’Arlit).
Jusqu’il y a quelques mois,Areva sortait de plusieurs années catastrophiques en Bourse (d’un cours record autour de 80 EUR à 9 EUR au milieu de l’an dernier). Le cours a ensuite pu regagner un peu de terrain, mais les troubles au Mali/Niger ont rompu la dynamique. Comme nous tablons sur un redressement du cours de l’uranium au cours des six à douze prochains mois, nous relevons l’avis à “digne d’achat” (1C) et réintégrons l’action dans la Sélection.
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