Acheter bpost et Proximus
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Faut-il conserver bpost et Proximus?”
L’action Proximus a chuté de plus de 75% depuis le sommet (35,88 euros) atteint en 2015. Son généreux dividende n’est qu’une maigre consolation. Porté par l’enthousiasme suscité par l’acquisition d’US Radial en 2017, le titre bpost a culminé à 28,30 euros en 2018; il a cédé plus de 80% depuis.
En 2022, bpost a réussi à limiter les dégâts provoqués par la hausse des coûts salariaux, la concurrence féroce et la perte de confiance des consommateurs. Son chiffre d’affaires (CA) a augmenté de 1,5%, tandis que son bénéfice d’exploitation (Ebit) tombait à 278,5 millions d’euros, en baisse de 20% par rapport à 2021 (crise sanitaire), mais toujours proche de la fourchette initiale de 280-310 millions d’euros. L’Ebit devrait atteindre cette année 240 à 260 millions d’euros. Le dividende, de 0,40 euro brut par action, représente 33% des bénéfices; compte tenu de son cash-flow disponible, l’entreprise n’a aucune difficulté à le financer. L’activité logistique de Radial est le pilier qui lui permettra de faire face à la baisse continue des volumes de courrier. Sur fond d’environnement boursier totalement bouleversé, les actions de valeur devraient, après des années de moindres performances, surpasser désormais les titres de croissance (lire notre analyse). Nous ne nous débarrasserions donc pas de bpost (ratio cours/bénéfice escompté de 5, rendement en dividende de 8%; rating 1B: acheter).
Idem pour le secteur des télécommunications, à la traîne par rapport aux indices boursiers depuis 15 ans. Les défis auxquels est confrontée Proximus sont connus: la concurrence accrue, les hausses de coûts et les investissements dans la fibre optique et la 5G freinent l’évolution de ses bénéfices. Ces facteurs persisteront en 2023, à telle enseigne que son cash-flow opérationnel (Ebitda) devrait reculer de 3%. C’est cette année que les investissements atteindront un sommet (1,3 milliard d’euros), et pour 2025 que Proximus vise un CA et un bénéfice quasi stables par rapport à 2022. Le secteur attire depuis peu des investisseurs activistes, ce qui indique qu’il est moins mal considéré. A 7 fois le bénéfice et 3 fois l’Ebitda escomptés pour 2023, nous recommandons toujours d’acheter (rating 1B). Le dividende brut passera à 0,6 euro (-50%) par action à partir de 2025, soit, au cours actuel, un rendement de 7,1% brut toujours.
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