Oracle, champion du cloud ou prisonnier d’OpenAI ?

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les résultats trimestriels, arrêtés fin août, sont conformes aux attentes. Pourtant, Oracle a enregistré la plus forte hausse de cours de son histoire (+36 %).

Le chiffre d’affaires a progressé de 12 % et le bénéfice net ajusté de 8 %. Plus spectaculaire encore : la valeur du carnet de commandes a bondi en trois mois, passant de 138 à 455 milliards de dollars. La commande la plus importante émane d’OpenAI, le créateur de ChatGPT.

À double tranchant

Oracle profite de la demande croissante en capacité de centres de données pour l’entraînement et l’exploitation des modèles d’intelligence artificielle. Mais l’entreprise vend une puissance de calcul qu’elle doit encore construire. Ses investissements prévus pour l’exercice en cours passent ainsi de 15 à 35 milliards de dollars, soit plus de la moitié du chiffre d’affaires attendu et bien au-delà du cash-flow opérationnel. Résultat : la dette nette (déjà à 100 milliards de dollars) devra encore augmenter. Ce n’est pas un problème tant que ces investissements génèrent des flux de trésorerie. Mais la dépendance à OpenAI, son plus gros client, reste un risque : malgré sa croissance fulgurante, l’entreprise n’est pas près d’être rentable.

TikTok

Oracle bénéficie également du dossier TikTok aux États-Unis. Un compromis a été trouvé : la filiale américaine de TikTok sera vendue à un consortium américain, mais l’algorithme, cœur de l’application, restera propriété de la maison-mère, qui le « louera » à sa filiale américaine. TikTok US aura donc le contrôle sur l’utilisation de l’algorithme, sans en détenir la propriété. Pour répondre aux inquiétudes sur la sécurité des données, la version américaine utilisera une copie, inaccessible à ByteDance, gérée par Oracle. Concrètement, Oracle assurerait la gestion des données, la protection de la vie privée des utilisateurs et participerait au contrôle de l’algorithme.

Conclusion

Oracle a été redécouvert cette année comme acteur du cloud et de l’IA, ce qui lui vaut désormais une valorisation bien plus élevée qu’à l’époque où il n’était qu’un éditeur de logiciels à croissance lente. Mais la dépendance à OpenAI rend l’équation risquée, et rien ne garantit que les milliards investis seront un jour rentabilisés. Avec un multiple de 16 fois le chiffre d’affaires et près de 50 fois les bénéfices, la valorisation reste extrêmement tendue. Et si l’ambiance est à l’euphorie, il est sans doute temps de prendre ses bénéfices.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Notation : 3B

Cours : 313,83 $
Ticker : ORCL US
ISIN : US68389X1054
Marché : NYSE
Capitalisation boursière : 933 Mds $
P/E 2025 : 54,5
P/E estimé 2026 : 48
Perf. 12 mois : +88 %
Perf. depuis janvier : +88 %
Rendement du dividende : 0,6 %

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