Se positionner à contre-courant sur l’or
Tant que les anticipations relatives aux taux ne changeront pas, l’or évoluera dans un canal latéral ou baissier. Il est possible de s’exposer au métal jaune en optant pour un tracker ou en investissant dans un exploitant de mines: ces derniers affichent actuellement des valorisations très faibles.
Début août, l’once troy d’or est tombée à son plus bas niveau depuis le mois de mars. Le métal jaune s’est apprécié de près de 4% en dollar et de 1,5% en euro depuis le début de l’année 2023, restant dans l’ombre de la plupart des indices obligataires et d’actions.
Après avoir flirté avec son record de fin 2020 lors de la crise bancaire aux Etats-Unis, en mars, l’or a reperdu près de 10% de sa valeur. L’inflation reflue moins vite qu’espéré et la récession tant redoutée n’est pas (encore) devenue réalité, si bien que les taux à long terme ont fortement augmenté. Les rémunérations des titres du Trésor américain à 10 ans ont atteint leur plus haut niveau depuis 2007 et les banques centrales ne semblent pas près de changer de cap. Or, en accroissant le coût d’opportunité, la hausse des taux a un effet négatif sur l’or, pénalisé en outre par l’appréciation du dollar.
A brève échéance, tant que les anticipations relatives aux taux ne changeront pas, l’or évoluera dans un canal latéral ou baissier. Au niveau de l’économie réelle, les taux élevés ne deviennent problématiques que lorsque les dettes souscrites à un taux intéressant doivent être renouvelées. Ils font également peser le spectre d’une nouvelle crise bancaire ou immobilière sur la planète. Dès lors, ils sont appelés à baisser tôt ou tard.
Les trackers sur l’or physique les moins onéreux (frais de gestion de 12% l’an) sont l’iShares Physical Gold, l’Amundi Physical Gold et l’Invesco Physical Gold ETC.
Des mines d’or très bon marché
Les valorisations des mines d’or, surtout celles des meilleures, frisent l’absurde. Dans le secteur, le coût de production total s’établit en moyenne à 1.200-1.300 dollars l’once troy; au cours actuel de 1.900 dollars, le potentiel de gain est intéressant. Pourtant, plusieurs exploitants de mines affichent un ratio valeur de l’actif économique (entreprise value)/réserves proche de planchers historiques. La sous-valorisation est encore plus importante pour les développeurs de projets aurifères et les sociétés d’exploration, même si le risque est également plus élevé.
Le faible volume de transactions traduit la désaffection actuelle pour les mines d’or, mais le secteur représente une excellente occasion de se positionner à contre-courant, notamment par le biais du VanEck Gold Miners ETF (ticker G2X sur le Xetra).
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