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En raison de la sécheresse dans les régions productrices et du renchérissement du pétrole, la livre de sucre a failli, début septembre 2023, atteindre une nouvelle fois son plus haut prix depuis octobre 2011.

L’indice FAO des prix des produits alimentaires a baissé de 2,1% entre juillet et août et de près de 12% par rapport à 12 mois plus tôt. Il avait atteint un sommet en mars 2022, dès après l’éclatement de la guerre en Ukraine, et affiche depuis une tendance constante à la baisse. L’on ne peut en dire autant du sucre.

Sur le marché à terme de New York, le prix du sucre avait atteint 0,27 dollar (USD) par livre (un demi-kilo) en avril, son plus haut depuis octobre 2011, niveau qu’il a en outre presque égalé au début de ce mois de septembre! Cela dit, il était monté plus haut encore, plus tôt en 2011 (0,35 dollar la livre).

Diminution de l’offre

En raison du phénomène climatique El Nino, les pluies de mousson ont été nettement moins abondantes que d’habitude en Inde, deuxième producteur de sucre au monde. Les régions productrices ont enregistré jusqu’à un tiers de précipitations en moins que d’ordinaire. Août dernier a été le mois le plus sec depuis plus d’un siècle. Les rendements en pâtiront. Pour la première fois depuis sept ans, l’Inde envisage d’interdire les exportations de la denrée. Cette décision affecterait le marché sucrier mondial. Au cours de la récolte 2022/23, l’Inde avait exporté 6,1 millions de tonnes de sucre et au cours de la précédente, 11,1 millions de tonnes, un record.

L’offre diminue également en Thaïlande, troisième producteur et deuxième exportateur mondial. La part du Brésil dans la production mondiale est d’environ un cinquième et dans les exportations mondiales, de 50%. Mais plus le prix du pétrole est élevé, plus le pays produit d’éthanol à partir de canne à sucre et moins il reste de sucre à exporter. Et comme le cours de l’or noir est reparti à la hausse récemment, la demande d’éthanol est plus forte.

La diminution de l’offre intervient alors que les stocks mondiaux de sucre sont très bas. Le ministère américain de l’agriculture s’attend à ce qu’ils atteignent leur niveau le plus faible depuis 13 ans. L’Organisation internationale du sucre, qui pronostiquait au départ une offre excédentaire pour la récolte 2023/24, prévoit désormais un déficit de 2,1 millions de tonnes. Les grands négociants en sucre, parmi lesquels Alvean, s’attendent pour leur part à une pénurie plus importante encore. Les positions longues sur le sucre ne sont pour l’heure plus recommandées.

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