Le café est au cœur d’une tempête
Difficile de dire s’il est encore intéressant de prendre une position longue sur le café, les conditions météorologiques étant très imprévisibles. Les stocks, à un plancher depuis 2001, ne sont sans doute pas près de se normaliser.
La livre d’arabica sur le marché ICE Futures a dépassé les 2,6 dollars (+60 % environ, sur ces 12 derniers mois). El Niño avait provoqué l’an dernier de fortes précipitations au Brésil ; La Niña cause à présent la pire sécheresse depuis 1981. Les perspectives pour la prochaine récolte ne sont donc pas bonnes. Rabobank pronostique une légère suroffre pour 2024/25, une prévision sans doute trop optimiste. Pour le ministère américain de l’Agriculture, l’offre sera vraisemblablement insuffisante.
La pénurie d’arabica ne peut être compensée par le robusta, dont le premier producteur, le Vietnam, a vu les rendements de sa dernière récolte chuter d’un cinquième. Ils diminueront encore cette année, le Yagi ayant détruit plusieurs plantations.
La demande dope les prix
Cette fois, le prix élevé du café ne peut être imputé aux seuls spéculateurs. L’encours des positions longues sur les marchés à terme est loin d’atteindre des niveaux record. C’est donc bien la demande physique de café qui fait monter les prix. Une nouvelle règle entrera en effet en vigueur dans l’Union européenne cette année : les marchandises ne pourront plus être importées de zones engagées dans une déforestation à grande échelle – un problème majeur au Brésil. Les importateurs doivent démontrer l’absence de déforestation dans les zones d’origine du café à importer, et ce n’est pas toujours simple. On achète donc en masse avant que la règle n’entre en vigueur. Le real brésilien, plus cher, joue aussi un rôle dans le renchérissement. Les vendeurs locaux reçoivent donc moins en dollars.
Difficile de dire s’il est encore intéressant de prendre une position longue sur le café, les conditions météorologiques étant très imprévisibles. Les stocks, à un plancher depuis 2001, ne devraient pas se normaliser sous peu. Un scénario similaire à celui du cacao au printemps n’est donc pas à exclure : il avait alors connu une hausse parabolique, mais il s’échange depuis lors à près de 40 % sous son pic d’avril. Tout peut donc basculer dans un sens comme dans l’autre. Celui qui veut parier sur une nouvelle hausse des prix du café optera pour le WisdomTree Coffee. Cet ETF suit le sous-indice Bloomberg Coffee et se négocie sur le Xetra et le London Stock Exchange, sous le même code ISIN (JE00BN7KB557).
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