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Les pluies abondantes ont endommagé les plantations en 2023, et la récolte de 2024 est également attendue en baisse. Les cours du cacao culminent, donc. Pour miser sur une baisse des prix de cet or brun, songez aux turbos.

Derrière l’uranium, le cacao est la deuxième des matières premières les plus performantes de 2023. L’été dernier, nous conseillions de prendre des bénéfices sur les positions longues sur le cacao, dont le cours avait déjà augmenté de 30 % depuis janvier et flirtait avec le sommet historique de 2016. Après un bref repli, la résistance technique a fini par céder et la hausse s’est encore accélérée à partir de novembre, dépassant 70 % sur un an. Jamais, en 46 ans, le cacao n’avait été si cher.

L’équilibre du marché repose sur deux pays, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Les autres (Cameroun, Nigeria, Equateur, Brésil et Indonésie) ont peu d’incidence sur lui. Or, la saison des pluies, en Afrique de l’Ouest, a été deux fois plus intense que la moyenne des 30 dernières années, ce qui a favorisé l’apparition de maladies fongiques et virales, et retardé la récolte, le séchage et le transport du cacao. La Côte d’Ivoire a décidé de suspendre les ventes à terme de la récolte d’avril. Au Ghana, les rendements seront inférieurs d’un quart aux prévisions et n’avaient jamais été si faibles depuis 13 ans.

L’Organisation internationale du cacao a indiqué que la campagne de récolte 2023 s’est achevée sur un déficit de 99.000 tonnes. Ce chiffre devrait augmenter en 2024. Les stocks de cacao dans les entrepôts de l’Intercontinental Exchange n’avaient pas été si faibles depuis près de trois ans et le rapport entre les stocks mondiaux de cacao et les fèves transformées est à son plus bas niveau sur les sept dernières années.

Spéculation

Le marché semble convaincu que la situation pourrait être pire, avec le retour d’El Niño en 2024 ; le précédent épisode avait été suivi, en 2015-2016, d’une flambée des prix.

Cette hausse historique commence aussi à se répercuter sur la demande : sur un an, au quatrième trimestre, la transformation de fèves avait diminué de 3 % en Amérique du Nord, de 8,5 % en Asie et de 2,5 % en Europe. Les investisseurs spéculatifs ont actuellement une position longue nette assez élevée dans les contrats à terme sur le cacao.

Les produits à effet de levier permettent d’anticiper une baisse des prix. Société Générale propose sur Euronext Paris cinq turbos short ayant le cacao comme sous-jacent. L’effet de levier varie entre 2,3 et 13,7. Risqués, ces produits ne conviennent qu’aux investisseurs avertis.

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