L'oeil d'Amid Faljaoui
Nvidia en pleine tempête, Apple en bouée de sauvetage
Si Wall Street a vacillé ce lundi 27 janvier, elle n’a pas encore cédé à la panique.
Preuve en est, le Dow Jones a terminé en hausse (+0,65 %), aidé par un Apple qui a joué son rôle de valeur refuge (+3,25 %). Mais le doute s’installe sur la capacité de Nvidia à justifier ses prix délirants. Jusqu’ici, le fabricant de semi-conducteurs pouvait imposer des tarifs astronomiques pour ses puces, les plus performantes pour entraîner les modèles d’IA. Mais si la Chine propose une alternative viable et moins chère, le modèle économique de Nvidia prend l’eau.
Et ce n’est pas la seule entreprise impactée :
- Le secteur des semi-conducteurs plonge avec un indice SOX en recul de 9 %.
- Les équipementiers pour data centers, comme les Français Schneider Electric et Legrand, enregistrent les pires chutes du CAC 40.
- Les énergéticiens, qui misaient sur une explosion de la demande électrique avec l’IA, déchantent. Les américains Constellation (-20 %) et Vistra (-28 %) ont été laminés !
Un game changer… mais pas un game over
Et que dire des géants du cloud ? Google, Microsoft, Amazon… Tous ont investi des dizaines de milliards dans des infrastructures taillées pour l’IA. Pourtant, ils tiennent bien mieux le choc que Nvidia. Pourquoi ? Parce que l’IA n’est qu’un pilier parmi d’autres dans leurs modèles d’affaires.
D’ailleurs, le marché a prouvé qu’il pouvait être indulgent. Meta a brûlé des milliards dans son rêve de métavers, et pourtant, tant que les profits étaient au rendez-vous, les investisseurs n’ont pas fui. Pour les hyperscalers, c’est la même logique : tant que la croissance est là, on peut encaisser quelques secousses.
Panique boursière ou simple respiration ?
Ce qui est frappant, c’est la violence de la réaction des marchés. Les investisseurs restent ultra-sensibles aux mauvaises nouvelles.
Ce début d’année 2025 avait démarré sur les chapeaux de roues, malgré une conjoncture économique incertaine. Mais si les indicateurs économiques venaient à flancher, la correction actuelle pourrait bien se transformer en véritable krach.
Petit rappel historique : la bulle Internet n’a pas éclaté à cause d’un simple coup de froid sur la tech, mais dans un contexte de ralentissement économique général, culminant avec la récession de 2001.
Alors, DeepSeek est-il l’équivalent du moment Spoutnik de l’IA ? Peut-être. Une chose est sûre : le monopole occidental sur l’intelligence artificielle vient de prendre un sacré coup.
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