Year-to-date, le Gold Bugs Index – l’indice des plus grands producteurs aurifères – a bondi de 109,69 %. Forts de l’expérience de la flambée des mines d’or entre 2000 et 2008, il est essentiel de prendre du recul pour situer la place de la phase actuelle dans le cycle aurifère.
En moyenne, les mines d’or se négocient aujourd’hui à 6,7 fois leur bénéfice d’exploitation, un niveau historiquement bas. Les critiques soulignent toutefois que les producteurs de matières premières, dont les gisements sont par définition limités, ne devraient pas être valorisés selon les mêmes critères qu’une société comme Microsoft.
Un indicateur jugé plus pertinent est le ratio cours/valeur nette actualisée (NAV), qui intègre la décote des flux de trésorerie futurs. Or, selon ce critère également, les mines d’or ne paraissent pas chères. La compilation des estimations d’analystes repose sur une hypothèse de prix de l’or entre 2.200 et 2.600 dollars l’once, ce qui laisse une confortable marge de sécurité par rapport au cours actuel d’environ 3.650 dollars.

Une apathie persistante
Côté sentiment de marché, on peut certes s’appuyer sur des enquêtes mesurant l’optimisme des investisseurs vis-à-vis de l’or et des mines d’or. Mais un indicateur plus robuste est fourni par les flux réels : la courbe du nombre d’actions en circulation du VanEck Gold Miners ETF (GDX), le plus suivi des ETF de producteurs aurifères. Il crée ou annule des parts en fonction de la demande des investisseurs, ce qui en fait un indicateur indirect du sentiment de marché à l’égard des actions aurifères.

Alors que les actions aurifères ont plus que doublé, on pourrait s’attendre à une forte augmentation du nombre de parts en circulation. Or, c’est l’inverse : celui-ci se situe aujourd’hui près de son plus bas niveau depuis 2020. Une situation qui illustre parfaitement l’adage : « un marché haussier gravit toujours un mur d’inquiétudes ».
Des banques centrales voraces
Une tendance qui perdure puisque 410 tonnes ont été achetées au premier semestre 2025, contre 270 tonnes sur la même période en 2022, 387 tonnes au premier semestre de 2023, et 483 tonnes pour la même période en 2024.

Et la tendance semble partie pour durer. Le président Trump, qui affiche sa volonté de peser sur la Réserve fédérale pour affaiblir le dollar, ne fait que renforcer ce mouvement. Une enquête récente auprès de 72 banques centrales révèle que 43 % d’entre elles comptent accroître leurs réserves d’or dans les 12 mois à venir – un record depuis que le World Gold Council compile ces données. Et aucune de ces banques n’a l’intention de réduire ses réserves.
Conclusion: tout cela laisse penser que la tendance haussière de l’or a encore de beaux jours devant elle.