Le chiffre d’affaires de Kering s’est amélioré et a moins chuté que prévu. L’action décolle. Le luxe semble sortir du tunnel.
Il y a une semaine, LVMH a annoncé ses chiffres trimestriels. Ils étaient en hausse, après plusieurs trimestres dans le mou. L’action a décollé, gagnant 12% sur une journée. Le marché se disait que la période de disette semblait enfin arriver à son terme, pour le luxe.
Ce mercredi soir, c’est Kering qui a présenté ses chiffres au monde. Là aussi, la réaction du marché est euphorique : +10,5% ce jeudi, à l’heure d’écrire ces lignes. L’action est à son plus haut en un an et demi.
Kering
Le chiffre d’affaires de la maison mère de Gucci, Balenciaga et Yves Saint-Laurent, entre autres, est certes toujours en baisse. Mais à 3,42 milliards d’euros, il ne chute que de 5% en un an. C’est bien moins que les -15% constatés lors du trimestre précédent. Pareil pour Gucci, marque numéro 1 du groupe. Un chiffre d’affaires en baisse de 14% à 1,34 milliard d’euros… contre -25% il y a trois mois.
Autant au niveau du groupe qu’au niveau de Gucci, les chiffres sont meilleurs que ce à quoi le marché s’attendait (respectivement 3,31 et 1,32 milliards). Luca de Meo, le nouveau CEO, parle d’une “amélioration séquentielle claire”.
Mais il sait qu’il y a du plain sur la planche. “Les résultats du troisième trimestre restent bien inférieurs à ceux du marché. Cela renforce ma détermination à travailler sur tous les aspects de l’activité afin de redonner à nos Maisons et au Groupe la place qu’ils méritent. Nous travaillons sans relâche à notre redressement, comme en témoignent nos récentes décisions.”
Récentes décisions qui comprennent par exemple la vente des marques de beauté à L’Oréal pour plus de quatre milliards d’euros. Kering se recentre ainsi sur la mode et les accessoires et réduit ses dettes.
FOMO
Les analystes d’UBS commentent que “les résultats trimestriels de Kering confirment l’amélioration générale du contexte sectoriel, mais aussi le succès initial des mesures prises par la direction pour redresser l’entreprise.”
Et ce serait justement le nouveau directeur qui donne un coup de pouce supplémentaire à l’action. Depuis l’annonce de son arrivée, en juin, le cours de l’action a doublé. Un véritable effet FOMO est à l’œuvre : les investisseurs ont peur de rater le virage que l’homme qui a redressé Renault pourrait faire prendre au groupe de luxe français et se ruent sur l’action. Alors que son grand plan stratégique doit encore être présenté.
En attendant, les grands noms du luxe reprennent du poil de la bête en bourse, après une période post-covid compliquée.