Les valeurs d’IA continuent à souffrir en bourse, après deux semaines déjà marquées par de fortes chutes. Certaines perdent jusqu’à 50%.
Cela fait maintenant deux semaines que cela dure : les valeurs d’IA souffrent fortement, en bourse. En témoigne notamment la chute de la banque japonaise Softbank, qui a multiplié les paris dans les entreprises actives dans l’IA. Ce vendredi, elle a de nouveau chuté lourdement : -6,6%. Ce qui porte sa chute, depuis son niveau record atteint fin octobre, à -27,6%.
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L’autre grand nom de l’IA, Nvidia, a aussi subi une nouvelle forte chute, ce jeudi à Wall Street : -3,6%. Ce qui fait -10,7% depuis son niveau record de fin octobre. Palantir a laissé 6,5% ce jeudi et 18,5% depuis son record du 3 novembre. Ce vendredi, ces deux perdent encore respectivement 1 et 2% à l’ouverture.
Coreweave perd même près de la moitié de sa valeur (-47%) sur les deux dernières semaines et demie (-5,6% ce vendredi à l’ouverture). Oracle 23%, et plus de 32% depuis la mi-octobre. Broadcom perd 13% depuis fin octobre. AMD enregistre la chute la moins forte sur deux semaines, avec -9%.
Europe
Mais ce n’est pas qu’à Wall Street et à Tokyo que les cours dévissent. L’Europe aussi accuse le coup. L’Euro Stoxx 50 et 600 perdent 1,6% dans le pessimisme ambiant. La tech européenne aussi souffre : l’Euro Stoxx 600 Technology perd 3% ce vendredi et laisse 6,7% depuis fin octobre.
ASML perd 3,6% ce vendredi et 9% sur les deux dernières semaines et demie. SAP perd 4% ce vendredi, mais est dans un mouvement de baisse depuis juin.
Bulle ?
Que se passe-t-il ? En lame de fonds, il y a le débat sur “est-ce qu’on est en train d’assister à l’éclatement d’une bulle de l’IA comme en 2000 ou pas”. Les valorisations de ces entreprises ont très fortement augmenté ces dernières années et ont atteint des niveaux très élevés. Anormaux même pour certaines d’entre elles.
Ces cours ont augmenté à cause des promesses mirobolantes de l’IA. Mais on n’y est pas encore. Les investisseurs réévaluent donc la situation et demandent des prix plus raisonnables. Certains prennent leurs bénéfices après les hausses spectaculaires.
Le débat sur la bulle n’est pas tranché. Mais la bourse n’aime pas l’incertitude, et cela donne donc lieu aussi à de la volatilité. De telles corrections sont donc possibles, à court terme, sans que cela remette en cause la révolution que représente l’IA, à plus long terme. Reste à voir quelles sont les entreprises qui sauront s’imposer et lesquelles vont disparaître du paysage.
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Et à cela il faut ajouter, ce vendredi, le sentiment du marché qui change d’un coup par rapport à la Fed. Hier encore (ou presque), la majorité s’attendait à une baisse des taux en décembre. Mais ce vendredi, ce pari ne domine soudain plus, après des commentaires plus prudents de représentants de l’institution monétaire. Or, une baisse des taux augmente le goût du risque… et ce changement de cap pèse donc aussi sur les valeurs plus risquées comme la tech. Ou le bitcoin, qui a perdu un quart de sa valeur en deux semaines et est au plus bas en six mois.