Au cours des 12 prochains mois, nous tablons sur un net rattrapage de l’argent par rapport à l’or, qui bénéficiera aussi aux sociétés minières axées sur l’argent. Nous présentons ici une sélection de valeurs permettant d’en profiter.
Les cours de l’argent fluctuent davantage que ceux de l’or, et ceux des actions des producteurs d’argent sont encore plus volatils. Il n’existe pratiquement plus d’entreprises spécialisées uniquement dans l’argent : la plupart des producteurs combinent le métal précieux le moins cher avec de l’or et/ou des métaux de base tels que le zinc, le plomb ou le cuivre. Au cours des 12 prochains mois, nous tablons sur un net rattrapage de l’argent par rapport à l’or, qui bénéficiera aussi aux sociétés minières axées sur l’argent.
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Il est possible de tirer profit de la hausse attendue du métal argenté en optant pour un tracker général tel que l’iShares Silver Trust (argent) ou le Global X Silver Miners (mines d’argent). Une exposition via des valeurs minières est aussi possible. Nous proposons ici une sélection de nos valeurs préférées, les “Sept Magnifiques” mines d’argent.
Trois d’entre elles (First Majestic Silver, Hecla Mining et Pan American Silver) sont régulièrement analysées ici. Nous avons donc délibérément choisi de les présenter plus brièvement, sauf pour Hecla qui, au moment de la rédaction de cet article, avait déjà publié ses trimestriels.
Les quatre autres acteurs présentent un risque plus élevé, dans la mesure où ils ne possèdent qu’une seule mine en production ou un projet qui doit encore être développé. Il va sans dire qu’un portefeuille équilibré en actions minières ne peut se composer uniquement de titres de cette catégorie.
1. Hecla Mining
Potentiel haussier : élevé
Risque : moyen
L’action a abandonné 17% après la publication des résultats du premier trimestre. Le chiffre d’affaires (CA) et le bénéfice d’exploitation ont pourtant atteint un niveau record, mais les investisseurs ont surtout mis l’accent sur quelques éléments moins réjouissants. Le flux de trésorerie disponible provenant de Keno Hill inquiète toujours : il reste négatif malgré la forte hausse du prix de l’argent. La quantité de minerai traité doit augmenter pour que la société puisse atteindre le seuil de rentabilité.
Sur le plan opérationnel, cela est possible ; toutefois, les procédures d’autorisation traînent en longueur. La situation devrait s’améliorer, mais plus lentement qu’initialement escompté par la direction. Casa Berardi, la seule mine d’or du groupe, va probablement être vendue, car le passage à une exploitation à ciel ouvert nécessiterait trop de temps et d’investissements. Cette cession renforcerait également le bilan, qui affiche une dette nette de 640 millions de dollars ; au vu des flux de trésorerie positifs, cette dernière n’a toutefois rien de préoccupant. Les mesures de réduction de coûts devraient porter leurs fruits au second semestre, qui s’annonce nettement meilleur. Après la récente correction, Hecla est bien moins chère que ses concurrents sectoriels. La vente éventuelle de Casa Berardi permettrait au groupe de se recentrer quasi exclusivement sur l’argent.
2. First Majestic Silver
Potentiel haussier : élevé
Risque : élevé
Le retard (justifié) pris par First Majestic Silver ces dernières années s’explique par les mauvaises décisions de gestion (citons l’acquisition de Jerritt Canyon) et de performances opérationnelles décevantes. L’acquisition de Gatos Silver (et donc de sa mine Cerro Los Gatos) devrait permettre au groupe de renouer avec la croissance. First Majestic reste une candidate intéressante pour un redressement, mais présente toujours un risque supérieur à la moyenne, notamment en raison d’un conflit fiscal avec le gouvernement mexicain.
3. Pan American Silver
Potentiel haussier : moyen
Risque : faible
Pour Pan American Silver (PAAS), 2025 sera une année de transition en termes de production. Les flux de trésorerie vont toutefois augmenter considérablement grâce à la hausse des cours de l’or et de l’argent. PAAS n’est pas endettée et l’évolution de son cours a suivi celle du prix de l’argent ces derniers mois. Si aucune performance exceptionnelle n’est à attendre à court terme, PAAS est une valeur moins risquée qui a sa place dans un portefeuille d’actions de métaux précieux et distribue un dividende.
4. Aya Gold & Silver
Potentiel haussier : élevé
Risque : moyen
Aya est actuellement l’un des rares producteurs exclusivement axés sur l’argent. Le principal actif du groupe est la mine de Zgounder au Maroc, l’un des pays d’Afrique les plus favorables à l’investissement minier – contrairement au Mali et au Burkina Faso, récemment stigmatisés dans la presse. L’extension de Zgounder a été achevée fin 2024 : la production, qui se fait désormais en surface et sous terre, devrait bondir à 5,15 millions d’onces troy contre 1,65 million l’an dernier. La direction avait toutefois anticipé une hausse encore plus spectaculaire, à 7,5 millions d’onces troy, mais la phase de démarrage est plus lente que prévu, notamment en raison du retard pris par l’usine de traitement. De ce fait, le cours de l’action a été divisé par deux depuis l’automne dernier. Il n’en reste pas moins que la quantité d’argent disponible dans le sol n’a pas changé, ce qui augure un effet de levier important en cas de hausse des prix.
Le groupe peut aussi compter sur le projet Boumadine, également au Maroc. La construction de la mine va commencer après la phase d’autorisation, mais le démarrage commercial de la production n’est pas prévu avant 2029. La direction et le conseil d’administration détiennent plus de 15% des actions. Le cours actuel constitue une fenêtre d’entrée intéressante.
5. Endeavour Silver
Potentiel haussier : élevé
Risque : élevé
Endeavour Silver (à ne pas confondre avec Endeavour Mining) possède deux mines de taille réduite, Guanacevi et Bolañitos, dont la durée de vie restante est de deux à trois ans. Au Mexique, toujours, la société a aussi démarré la production de Terronera, avec un retard d’un an et un coût de construction supérieur de 100 millions de dollars aux estimations initiales (230 millions). Cette mine générera des cash-flows supplémentaires grâce à la production de 4 millions d’onces troy d’argent et 38.000 onces troy d’or par an. L’achèvement de Terronera a permis de lancer un nouveau projet au Pérou : Minera Kolpa, rachetée pour 145 millions de dollars, dont 80 millions en espèces et le reste en actions. Le complexe Huachocolpa produit chaque année 5 millions d’onces troy d’équivalent argent (40% d’argent et du plomb, du zinc et du cuivre). Terronera et Minera Kolpa compenseront la disparition des mines existantes.
6. GoGold Resources
Potentiel haussier : élevé
Risque : élevé
GoGold Resources possède, au Mexique, une mine en production qui génère déjà des flux de trésorerie (Parral) et deux projets en développement (Los Ricos North et South). Los Ricos South est le plus avancé. Dernière étape avant la construction de la mine (qui devrait durer deux ans), l’étude de faisabilité a été publiée début 2025. Los Ricos South devait initialement être une mine souterraine, mais l’ancien président mexicain envisageait d’interdire ce type d’exploitation. Claudia Sheinbaum, qui lui a succédé, semble être plus favorable à aux sociétés minières, mais aucun accord n’a encore été donné. GoGold dispose de près de 100 millions de dollars de trésorerie et n’a aucune dette. La société pourrait aussi faire l’objet d’un rachat.
7. Discovery Silver
Potentiel haussier : moyen
Risque : élevé
Jusqu’à récemment, Discovery Silver comptait comme principal actif le projet mexicain de Cordero, l’un des plus importants projets d’argent encore inexploité au monde. La mine pourrait produire 37 millions d’onces troy d’argent par an, pour un coût total de 12,5 dollars – une entreprise très rentable au prix actuel de l’argent. La durée de vie économique est estimée à 19 ans sans exploration supplémentaire. Notons toutefois que le projet n’a pas encore obtenu les permis nécessaires. L’annonce d’une autorisation par le gouvernement mexicain serait très positive pour l’action.
Discovery a également racheté la mine d’or Porcupine à Newmont Mining début 2025. Le CEO de Discovery, Tony Makuch, était CEO de Kirkland Lake jusqu’à son rachat par Agnico-Eagle ; il connaît donc bien la région. Porcupine, qui peut rester ouverte jusqu’en 2046, produit 285.000 onces d’or par an, à un coût de 1.504 dollars. L’acquisition, pour un montant de 425 millions de dollars, a été financée par une combinaison de royalties, de dettes et d’une émission d’actions qui confère à Newmont 15% des titres Discovery. Elle dilue toutefois la concentration sur l’argent de la société.