Grosses chutes à Wall Street mardi soir et en Asie et en Europe ce mercredi. La tech notamment dégringole lourdement. Est-ce la première fissure du krach boursier ?
Wall Street a terminé dans le rouge ce mardi soir… et la panique se propage comme un feu de bois, ce mercredi. En cause : des craintes des investisseurs sur des valorisations très, ou trop (c’est toute la question) élevées. Des ventes ont donc fait baisser le S&P 500 de 1,17% et le Nasdaq de 2%.
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Cette étincelle a donc enflammé l’Asie, ce mercredi : le Nikkei 225 au Japon perdait jusqu’à 7%, avant de clôturer à -2,5%. Pareil en Corée du Sud, où le Kospi perdait 6% et a clôturé à -2,85%. Soit leurs pires journées depuis le jour d’annonce des droits de douane de Trump.
La tech est lourdement punie : la banque japonaise Softbank perd 10%, Samsung 4%. Cela après les -4% de Nvidia, -8% de Palantir et -4% d’AMD (même après de bons résultats annoncés par ces deux entreprises) et -4% d’Oracle de ce mardi soir.
L’Europe aussi ouvre dans le rouge : -0,8% pour l’Euro Stoxx 50. Ici aussi, la tech dégringole : ASML laisse 4%, ASM International 3,6%, Infineon 2%… En moitié d’après-midi, la chute s’est un peu calmée, mais ASML perd toujours 2%, ASMI 2,5%, Infineon 1% et l’Euro Stoxx 50 perd 0,3%.
A l’ouverture ce mercredi, la baisse s’est un peu calmée à New York. Le Nasdaq, Nvidia et le S&P 500 ouvrent légèrement dans le rouge, à l’heure d’écrire ces lignes.
Fissures du krach boursier ?
Cette crainte sur les valorisations élevées n’est pas neuve. Pour la tech, les cours s’emballent depuis l’émergence de ChatGPT, il y a près de trois ans. Au fur et à mesure, les avertissements de bulle se sont de plus en plus fait entendre. Les bourses ont certes lourdement chuté en avril 2025, après les annonces des droits de douane de Trump. Mais elles ont rapidement rebondi, malgré l’incertitude toujours présente… ce qui a poussé encore plus d’observateurs à signaler que c’était une bulle.
Donc maintenant, la grande question c’est si on est en train d’assister aux premières fissures de l’éclatement de cette bulle. Cette crainte sur des valorisations trop élevées a en tout cas déjà fait chuter plus d’une entreprise technologique (Netflix, Meta, Tesla, Microsoft…) ces deux-trois dernières semaines, après des résultats trimestriels un peu moins mirobolants qu’attendu. Les récents investissements massifs et incestueux dans les capacités de développement d’IA ont aussi poussé des investisseurs à se poser des questions (notamment sur la rentabilité).
Toutes ces valorisations élevées et les craintes qui y sont liées rendent donc les investisseurs prudents, voire nerveux. Au moindre signe de faiblesse, ils peuvent vouloir prendre leurs bénéfices et donc pousser les cours vers le bas… ce qui peut rapidement créer un effet boule de neige et une vague de panique. “Les investisseurs sont assis sur d’énormes gains boursiers, et certains pourraient avoir pris leurs bénéfices aujourd’hui, en particulier sur les actions liées à l’IA”, explique par exemple Ed Yardeni de Yardeni Research, cité par Reuters.
“Fuir”
“À un moment donné, les bénéfices doivent être pris. Surtout lorsque nous avons assisté à plusieurs reprises à des hausses soutenues atteignant des niveaux records”, ajoute Matt Simpson, analyste chez StoneX. “Les investisseurs se copient simplement les uns les autres, comme des enfants lors d’un examen. Et la réponse, c’est de fuir.”
“L’euphorie autour de l’intelligence artificielle se heurte aux limites de la réalité, et des fissures apparaissent. Il est peut-être temps que les investisseurs descendent du train de l’engouement et regardent le marché dans son ensemble — même les empires les plus puissants s’effondrent lorsqu’ils commencent à croire à leur propre légende”, note aussi le média CNBC dans sa chronique boursière quotidienne.
Les grands banquiers mettent aussi en garde contre de potentielles corrections. Jamie Dimon (JP Morgan), récemment, puis David Solomon (Goldman Sachs) et Ted Pick (Morgan Stanley) lors d’une conférence à Hong Kong ce mardi. 10 à 15, voire 20% : voilà l’envergure que la chute pourrait avoir. Mais ils soulignent qu’une telle chute fait partie du fonctionnement des marchés ett restent optimistes pour plus le long terme.
Ces chutes de ce mardi soir et mercredi sont en tout cas conséquentes. L’avenir nous dira si c’est la première grosse fissure d’un effondrement plus grand de la bulle d’IA… mais en tout cas c’est déjà le signe que les marchés sont très nerveux et que les chutes peuvent arriver rapidement dans ce contexte de bulle.