Les marchés restent insensibles aux événements du Moyen-Orient

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Malgré une flambée des tensions au Moyen-Orient, les marchés mondiaux ne cèdent pas à la panique ce lundi. Les frappes américaines menées dimanche contre des installations nucléaires iraniennes – à Fordo, Ispahan et Natanz – ont suscité des menaces de “lourdes conséquences” de la part de l’Iran. Israël a, quant à lui, affirmé avoir lancé des frappes d’une intensité “sans précédent” sur Téhéran.

“Les investisseurs évaluent les potentielles répercussions de l’attaque américaine”, observe Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Ipek Ozkardeskaya (Swissquote Bank) constate que “le monde retient son souffle“, tandis que Fawad Razaqzada (City Index) avertit que “le marché réagira rapidement” en cas d’escalade.

Jim Reid, économiste chez Deutsche Bank, pointe un risque majeur : une tentative iranienne de fermeture du détroit d’Ormuz, par où transitent plus de 20 % du pétrole mondial. Une telle mesure provoquerait un choc pétrolier comparable à celui survenu après l’invasion russe de l’Ukraine, rappelle Streeter.

Le pétrole monte puis se calme, les marchés boursiers résistent

Les prix du pétrole ont bondi de près de 6 % à l’ouverture des marchés asiatiques : le Brent a brièvement franchi les 80 dollars le baril, au plus haut depuis janvier, et le WTI a atteint un sommet de cinq mois. Mais cette flambée a été de courte durée. Vers 13H20 GMT (15H20 à Bruxelles), le Brent ne progressait plus que de 0,28 %, à 77,23 dollars, et le WTI de 0,27 %, à 74,04 dollars.

Malgré ces mouvements sur le pétrole, les marchés d’actions restent stables voire résilients. “Les marchés financiers restent calmes et ne cèdent pas à la panique”, résume Andreas Lipkow, analyste indépendant. Neil Wilson (Saxo Markets) confirme : “Il n’y a pas de forte réaction de panique comme on aurait pu le craindre“.

À 18 heures à Bruxelles, Paris perdait 0,67 %, Francfort 0,25%, tandis que Londres, Amsterdam et le Bel 20 étaient en territoire positif.

À Wall Street, les indices américains grimpaient à 18H, heure de Bruxelles : le Nasdaq prenait 0,55 %, le S&P 500 de 0,42 %, et le Dow Jones de 0,17 %.

Les valeurs aériennes sous pression, Carmat dévisse

Sur le marché des devises, le dollar s’appréciait face à l’euro (+0,49 %, à 1,1469 dollar pour un euro), profitant de son statut de valeur refuge.

En revanche, les compagnies aériennes souffrent : “Les compagnies subissent des perturbations importantes et des re-routages“, indique Patrick Munnelly (Tickmill), alors que les coûts de l’énergie augmentent. Air France (-1,03 % à Paris) a suspendu ses liaisons avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis au moins jusqu’à ce lundi inclus.

À Londres, IAG reculait de 1,12 %, EasyJet de 2,85 % et Wizz Air de 1,12 %. À Francfort, Lufthansa perdait 1,08 %.

À noter enfin la chute spectaculaire de Carmat (-43,02 % à 0,44 euro à Paris), après avoir annoncé vendredi un risque de cessation de paiements dès la fin du mois. La société, qui développe un cœur artificiel, a lancé une campagne de dons pour poursuivre ses activités. Les échanges avaient été suspendus dans la matinée.

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