Le tuyau de la semaine : K+S

Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

K+S, cet Allemand actif dans la potasse et le sel, est le cinquième producteur mondial d’engrais potassiques. Dans ses mines situées en Allemagne et au Canada (Bethune), le groupe produit 10% du volume annuel total (78 millions de tonnes en 2024).

Les cinq plus grands producteurs (K+S, Nutrien, Mosaic, Uralkali et Belaruskali) assurent les deux tiers de la production mondiale. Les prix de la potasse sont d’ordinaire volatils, mais ils ont entamé une nouvelle phase haussière récemment.

Par le passé, les hausses ont souvent été plus fortes qu’attendu, faisant grimper les actions des producteurs d’engrais. La précédente envolée remonte à 2022 (guerre en Ukraine). Entre le début de 2021 et l’été 2022, le prix de la potasse brésilienne a explosé, de 250 euros à plus de 1.000 euros la tonne. Sur la même période, l’action de K+S est passée de 10 euros à un bref pic de plus de 35 euros. En octobre 2024, le prix de la potasse a atteint un plancher, à 278 dollars la tonne. Il s’est redressé dernièrement, à 352 dollars en avril, un niveau plus atteint depuis septembre 2023.

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Marché

Le marché de la potasse devrait croître de 2% l’an jusqu’en 2040. Les investissements dans de nouvelles mines ont été trop faibles ces dernières années et les tensions entre l’offre et la demande devraient entraîner une pénurie structurelle de l’offre après 2030, en l’absence de nouveaux gros projets. Les stocks sont en outre historiquement bas.

K+S est aussi le premier producteur de sel en Europe, une activité stable dont le principal facteur de fluctuation est la demande volatile de sel de déglaçage. Il a vendu ses activités de sel américaines en 2021 pour 2,6 milliards de dollars, une somme qui a servi à rembourser la majorité de la dette restante contractée pour la construction de Bethune.

L’amélioration des conditions du marché de la potasse était déjà perceptible dans le rapport du premier trimestre. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a néanmoins chuté de 2,3% par rapport au premier trimestre de 2024, à 965 millions d’euros ; le consensus attendait 958 millions. Le pôle agricole, qui inclut les ventes d’engrais, a réalisé un CA de 665 millions d’euros (-2,2%) ; celui du sel a vu ses ventes chuter de 2,6%, à 300 millions. Malgré la baisse du CA, le cash-flow d’exploitation (Ebitda) a crû, de 200 millions d’euros à 201 millions (175 millions prévus), grâce à des effets de stock favorables. Le bénéfice net a enflé de 15%, à 59 millions (0,33 euro par action). Le cash-flow disponible apuré est passé de 111 millions à 32 millions, soit plus qu’attendu.

Ce bon départ a permis de relever les perspectives d’Ebitda pour 2025, de 500-620 millions à 560-640 millions d’euros, et d’augmenter les prévisions de cash-flow disponible ; jusqu’ici attendu à l’équilibre, il devrait finalement être positif. K+S reste dans un cycle d’investissement jusque fin 2027 (pic en 2026). Des investissements dans les mines allemandes de Werra réduiront les coûts d’exploitation de 20% à partir de 2028 et la production annuelle de Bethune doublera à terme, à 4 millions de tonnes.

Conclusion

Le relèvement des prévisions annuelles a permis à l’action de poursuivre le redressement amorcé après le creux de septembre 2024. Le potentiel haussier reste important si le prix du potassium continue d’augmenter. La valorisation est trop faible, à 5 fois à peine l’Ebitda attendu en 2025 et 0,47 fois la valeur comptable. Le cash-flow disponible grimpera après 2027. Le titre intègre le portefeuille-modèle.

Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 15,99 euros
Ticker : SDF GY
Code ISIN : DE000KSAG888
Marché : Francfort
Capit. boursière : 2,86 milliards EUR
C/B 2024 : –
C/B attendu 2025 : 34,8
Perf. cours sur 12 mois : +18,5%
Perf. cours depuis le 1/1 : +55,5%
Rendement du dividende : 0,9%

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