i-80 Gold Corp a vu le jour en 2021, après le rachat de Premier Gold par Equinox Gold. À cette occasion, les actifs de Premier situés au Nevada ont été scindés et versés dans une nouvelle société : i-80 Gold.
Initialement dirigée par Ewan Downie, l’ex-CEO de Premier, i-80 possède cinq gisements à haute teneur en minerais, ainsi qu’une usine appelée à pouvoir traiter différents types de minerais, un atout considérable en termes de coûts de production futurs. À Granite Creek underground (la seule mine en production à ce jour), Cove, et Ruby Hill underground, les projets souterrains du groupe, viennent s’ajouter Granite Creek open pit et Ruby Hill open pit, deux mines à ciel ouvert. Les réserves sont estimées à 14 millions d’onces troy d’or et 200 millions d’onces troy d’argent, des chiffres qui ne tiennent pas compte de l’exploration pratiquée en 2023-2024.
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Le cours a chuté de près de 80 % en trois ans. En cause, avant tout, Equinox, qui avait conservé plus de 30 % des actions. Cette participation se voulait stratégique mais la construction de la mine Greenstone ayant coûté beaucoup plus cher que prévu, Equinox a eu besoin de fonds. Elle a donc cédé ses actions i-80 ce qui, compte tenu de leur nombre, a compressé le cours. La politique d’Ewan Downie, qui consistait à miser pleinement sur l’exploration sans trop se préoccuper des flux de trésorerie, contribue elle aussi à expliquer cette évolution désastreuse. Les résultats – réels – de l’exploration n’ont pas été appréciés à leur juste valeur et le marché s’est focalisé sur ce qu’allait coûter le développement des actifs. Faute d’actifs opérationnels générateurs de suffisamment de liquidités, i-80 avait un besoin chronique de capitaux frais, ce qui a fait d’elle une cible parfaite pour les vendeurs à découvert.
S’en sont suivies plusieurs émissions à des cours de plus en plus bas, qui ont dilué les participations existantes. La piste de la joint-venture a fait long feu ; c’est là qu’Ewan Downie a été remplacé par Richard Young, l’ex-numéro un de Teranga Gold. Richard Young s’est empressé de racheter plus de 4,3 millions d’actions et de nommer Paul Chawron, son ancien bras droit chez Teranga, au poste de directeur opérationnel. Le groupe peut donc à nouveau envisager l’avenir avec confiance.
Il a en circulation deux obligations convertibles remboursables en juin 2026 et en février 2027, qui pourraient être ou renouvelées ou refinancées. Avec deux actifs désormais en production et au cours actuel de l’or, l’entreprise devrait générer des flux de trésorerie positifs dès 2027. La construction des trois autres projets pourra être financée par des royalties ou par la vente d’actifs non essentiels, entre autres. À terme, i-80 devrait pouvoir produire 500.000 onces troy d’or par an au bas mot. Il est toutefois peu probable qu’elle mène à bien seule l’ensemble des projets ; sans doute des repreneurs se manifesteront-ils à mesure que les flux de trésorerie augmenteront et que les autorisations tomberont.
Conclusion
À l’aune d’une estimation prudente du potentiel des projets, i-80 Gold cote actuellement à moins de 0,2 fois sa valeur intrinsèque, un chiffre bien sûr dû à son extrême jeunesse. La société est de surcroît largement ignorée des investisseurs, institutionnels et a fortiori, privés. Pour un groupe à l’histoire si récente, les risques opérationnels et financiers sont évidemment bien plus marqués que pour un producteur établi. Nous rappelons donc le risque élevé, mais aussi le potentiel, réel, d’appréciation du cours. Quand l’or repartira à la hausse, le rattrapage devrait être spectaculaire.
Conseil : acheter
Risque : élevé
Rating : 1C
Cours : 0,60 dollar
Ticker : IAUX US
Code ISIN : CA44955L1067
Marché : NYSE
Capit. boursière : 490 millions USD
C/B 2024 : –
C/B attendu 2025 : –
Perf. cours sur 12 mois : -46 %
Perf. cours depuis le 1/1 : +24 %
Rendement du dividende : –