Tuyau de la semaine : Deceuninck

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les temps sont durs pour le secteur de la construction. La hausse des taux d’intérêt, le ralentissement de l’économie (mondiale) et l’incertitude géopolitique croissante ont mis fin (provisoirement) au boom dans le secteur. Deceuninck a toutefois démontré avec ses résultats annuels de 2024 qu’elle s’est bien adaptée, sans sacrifier sa rentabilité.

L’actionnaire de référence Francis Van Eeckhout a cédé le poste de CEO l’an dernier à Stefaan Haspeslagh. Il s’agissait donc pour lui des premiers résultats annuels. Le CA a reculé de 4,5%, à 827,0 millions d’euros. Cette baisse, plus marquée que prévu, est compréhensible vu les conditions de marché plus difficiles. Deceuninck dit avoir su préserver ses parts de marché sur les marchés clés.

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La baisse du CA ne s’est toutefois pas traduite par une baisse du cash-flow opérationnel ajusté (Ebitda). Au contraire, il a crû un brin, de 117,9 millions d’euros en 2023 à 118,1 millions d’euros en 2024. La marge d’Ebitda continue donc d’enfler, de 13,6% à 14,3% pour 2024, même si elle n’a pas atteint les 15,5% du 1er semestre.

À ses débuts comme CEO, Francis Van Eeckhout entendait réaliser une marge d’Ebitda de 15%. Ce rêve audacieux est donc devenu réalité au cours des six premiers mois de 2024. Et ces 14,3% reflètent toujours l’une des marges les plus élevées de la dernière décennie.

Le résultat net continue de croître, de 13,6 millions d’euros en 2023 à 15,9 millions l’an dernier (hausse de 0,07 à 0,10 euro par action). La majeure partie (80%) de cette somme est versée sous forme de dividende (0,08 euro par action).

Même si la dette financière nette est passée de 70,6 à 85,1 millions d’euros, elle reste faible, à 0,7 fois l’Ebitda ajusté. En réalité, cette dette financière nette était encore bien supérieure à 100 millions d’euros mi-2024 en raison de la forte hausse du fonds de roulement, mais ce dernier s’est normalisé au 2e semestre.

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Marchés

Sur le plan géographique, le tableau est mitigé en termes de CA : recul notable en Europe, stabilité voire un léger reflux en Amérique du Nord, et croissance continue en Turquie et dans les pays émergents. L’envolée (+733% sur les trois dernières années) du cours de l’action de la filiale turque cotée Ege Profil (87% Deceuninck) est importante pour la valorisation de l’action.

On notera une fois de plus qu’aujourd’hui encore, la capitalisation boursière de la participation dans Ege Profil est de 323 millions d’euros, contre 311 millions pour la société mère Deceuninck. La filiale turque couvre ainsi la totalité de la valeur boursière de Deceuninck, comme la plupart du temps l’an dernier.

Conclusion

Le groupe se montre à nouveau résilient dans un contexte difficile. Mais une fois encore, cela ne se reflète pas dans le cours de Bourse, au contraire. L’action reste (trop) bon marché à 0,9 fois la valeur comptable, 9 fois le bénéfice attendu pour 2025 et à peine 3,5 fois le ratio valeur de l’actif économique/Ebitda. De plus, la filiale turque couvre la valeur boursière totale de Deceuninck. Quel sens cela a-t-il encore pour Francis Van Eeckhout ? Une marge plus élevée n’est pas synonyme de valorisation boursière plus élevée. Deceuninck nous semble une cible de reprise de plus en plus évidente pour un acteur du capital-investissement. La marge de valorisation permet d’obtenir une belle prime par rapport au cours. C’est pour cela que nous épinglons Deceuninck comme Tuyau de la semaine.

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