Le cours de l’action ne le montre pas mais 2025 est une année mémorable pour le groupe français : c’était il y a un demi-siècle, en 1975, qu’ont fusionné les groupes français Pernod Ricard.
Depuis, grâce à une série d’acquisitions, le groupe est devenu le premier producteur mondial de spiritueux haut de gamme, le numéro deux mondial des vins et spiritueux, détenant 18 des 100 principales marques de spiritueux dans le monde, avec un chiffre d’affaires (CA) annuel de 11,5 milliards d’euros, un bénéfice d’exploitation de 3,1 milliards, 19.550 employés et 94 sites de production dans 160 pays. Parmi les principales acquisitions réalisées ces 50 dernières années, citons celle d’Irish Distillers, la joint-venture avec Cuba Ron, l’acquisition de Seagram, celle d’Allied Domecq qui a doublé la taille du groupe avec les marques de champagne Mumm et Perrier-Jouët, l’acquisition de Ballantine’s, des liqueurs Kahlua et Malibu et du gin Beefeater, l’acquisition d’Absolut Vodka et celle de Monkey 47.
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Chine
Sur le plan opérationnel, le cœur n’est cependant pas à la fête pour le groupe et son patron, Alexandre Ricard, CEO depuis tout juste 10 ans. Les principaux marchés du distillateur français sont, en effet, en difficulté. L’Asie (Chine) a reflété 5 des 11,5 milliards d’euros de CA du groupe lors du dernier exercice.
En octobre, la Chine a introduit des droits antidumping sur les boissons importées de l’Union européenne en réplique aux droits d’importation sur ses voitures électriques. La Chine impose désormais aussi des droits d’importation de 34,9% sur les eaux-de-vie européennes dans le cadre d’un autre litige. Mais Pernod Ricard a conclu des accords sur les prix minimums avec les Chinois, la marque de cognac Martell échappant à ces droits élevés.
L’ “autre” marché qui pose problème est l’américain, un autre débouché phare. Une escalade de la guerre commerciale pourrait faire baisser la demande là aussi.
Chiffres
Le CA annuel devrait en tout cas reculer pour le deuxième exercice consécutif. L’exercice 2022-2023 (clos le 30/6) générait encore un CA annuel de 12,13 milliards d’euros. L’année avant, il a chuté à 11,60 milliards (-4,4%) et pour cette année, le consensus table sur 11,02 milliards (-5% encore).
Après neuf mois, le CA était de 8,45 milliards, en baisse de 4% à périmètre constant. Après neuf mois, les ventes américaines affichent -5% (+2% au 3e trimestre) et les ventes chinoises -22% (-5% au 3e trimestre). La faiblesse du dollar n’est pas un cadeau non plus: une baisse de 1% du dollar fait chuter de 15 millions d’euros le bénéfice d’exploitation. Heureusement, d’autres marchés en croissance (Brésil, Canada, Inde) ont permis de limiter la casse. L’Europe a réussi à modérer la baisse du CA à périmètre constant à -2%.
Conclusion
Vu les barrières commerciales avec la Chine et les Etats-Unis, l’année n’aura rien de festif pour Pernod Ricard, pour la 2e fois d’affilée. Mais il y a des marchés où le groupe se porte bien. Le titre n’a en outre jamais été aussi peu cher depuis 2010, valorisé à 13,5 fois le bénéfice attendu (23,4 fois en moyenne ces 10 dernières années). Le ratio cours/CA de 2,1 fois est aussi très bas par rapport à une moyenne de 4,0 fois durant la dernière décennie. Idem pour le ratio cours/valeur comptable (1,45, contre 2,55 en moyenne sur 10 ans). Nous prévoyons un dividende stable et attrayant de 4,70 euros par action. Le cours intègre donc pas mal de mauvaises nouvelles et nous visons une embellie dans les 12 à 24 prochains mois.
Conseil : acheter
Risque : faible
Rating : 1A
Cours : 93,06 euros
Ticker : RI FP
Code ISIN : FR0000120693
Marché : Paris
Capit. boursière : 24,06 milliards EUR
C/B 2024 : 13
C/B attendu 2025 : 13,5
Perf. cours sur 12 mois : -25%
Perf. cours depuis le 1/1 : -15%
Rendement du dividende : 5,0%