Avril 2023. La réouverture de l’économie chinoise après la crise sanitaire fait de Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH) la première entreprise européenne à franchir les 500 milliards d’euros de capitalisation boursière. Il s’agit d’emblée de la plus importante d’Europe, qui le propulse dans le top 10 des plus grandes de la planète.
Le cours de l’action dépassait alors les 900 euros. Aujourd’hui, il est tombé à près de la moitié. Le premier trimestre de 2023 a été le dernier où la Chine tirait le plus grand groupe de luxe au monde. On pensait alors qu’il s’agissait d’une “normalisation” des ventes de produits de luxe après une période exceptionnelle (crise sanitaire). On sait maintenant que la situation est devenue “défavorable”. Depuis la crise immobilière en Chine, la confiance des consommateurs chinois a dégringolé, ce qui se reflète aussi dans les ventes de LVMH. Autre sujet d’inquiétude récent : les États-Unis, et leurs droits de douane.
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Chiffres
Le géant français du luxe est resté dans la même spirale baissière au deuxième trimestre. Le marché était toutefois mieux préparé à ces moins bonnes nouvelles et le consensus était proche des chiffres réels. Durant la période avril-juin, on a vu la croissance organique du chiffre d’affaires (CA) baisser de 4% (-3% au 1er trimestre), alors que le marché tablait sur -4,4%.
Le roi du luxe avait surtout déçu outre-Atlantique au trimestre d’avant, mais avec une croissance organique stable du CA, les États-Unis ont à nouveau réalisé les meilleurs résultats régionaux, battant même les prévisions (consensus -3%). L’Europe a tenu bon (-1%) mais les analystes tablaient en moyenne sur +1%. L’Asie a réalisé des chiffres assez faibles, mais mitigés par rapport au consensus. L’Asie hors Japon a certes enregistré une croissance organique de -6% mais la prévision était de -9,25% et le recul avait été bien plus net au trimestre précédent (-11%). La grande déception est venue du Japon, avec une chute de la croissance organique du CA de 28% (-10,7% prévus).
Ceux qui suivent LVMH savent que l’on observe surtout l’évolution du CA organique du pôle stratégique “Mode & Maroquinerie”. Et c’est de là que vient la plus grande déception : la croissance organique du CA a plongé de 9%. Heureusement, les autres divisions ont fait (un peu) mieux que prévu, avec une mention spéciale pour Selective retailing qui signe une croissance organique de son CA de 4% (+1,3% attendu). Après six mois, le CA s’élève à 39,81 milliards d’euros, soit 4,5% de moins qu’au premier semestre de 2024, avec la plus forte baisse dans le pôle “Mode & Maroquinerie” (-8%). En 2024, il reflétait 48,4% du CA du groupe et 77,8% du bénéfice d’exploitation. Il est donc logique que le résultat semestriel ait baissé plus encore que le CA. Le bénéfice d’exploitation récurrent recule de 15%, à 9,01 milliards. C’est un peu mieux que ce que craignaient les analystes (8,82 milliards).
Conclusion
Le titre est en berne depuis plus de deux ans, même si une stabilisation a été observée ces derniers mois. Les résultats médiocres du deuxième trimestre n’ont pas entraîné de nouvelle chute du cours. La tendance baissière est selon nous intégrée dans le cours et la correction de la valorisation est terminée. Ces cinq dernières années, l’action s’est négociée en moyenne à 27 fois le bénéfice (22 fois aujourd’hui), 6,4 fois la valeur comptable (3,7 aujourd’hui) et 25,5 fois le cash-flow disponible (16 fois aujourd’hui). D’où le relèvement de notre conseil, même s’il n’y a pas d’urgence à acheter en masse.
Conseil : acheter
Risque : faible
Rating : 1A
Cours : 492,85 euros
Ticker : MC FP
Code ISIN : FR0000121014
Marché : Euronext Paris
Capit. boursière : 246,6 milliards EUR
C/B 2024 : 22
C/B attendu 2025 : 22
Perf. cours sur 12 mois : -22 %
Perf. cours depuis le 1/1 : -25 %
Rendement du dividende : 2,6 %