Quel est, selon nous, le scénario idéal pour recommander un holding ? Qu’il ait un actionnariat familial, affiche un beau palmarès et une forte décote par rapport à sa valeur intrinsèque (VNI). L’italienne Exor coche toutes les cases.
Si la plupart des holdings européens battent (largement) les indices, c’est grâce à leur accès au capital-investissement et/ou au capital-risque, donc aux entreprises non cotées. Cette catégorie d’investissement prometteuse, difficilement accessible pour le particulier, a généré des rendements nettement supérieurs à ceux des entreprises cotées durant la dernière décennie. Les holdings qui ont en outre un actionnariat familial font mieux encore. Lorsque le paquet d’actions des membres de la direction pèse plus lourd que leur salaire annuel, c’est que la direction vise la création de valeur pour les actionnaires à long terme.
Lire aussi | Le private equity est-il une bulle?
Qui dit Exor dit l’une des familles italiennes les plus connues, la famille Agnelli. C’est Giovanni Agnelli qui, à la fin du 19e siècle, a fondé la Fabbrica Italiana Automobili Torino (FIAT). Il a également racheté le club de football Juventus par la suite. Aujourd’hui, Giovanni Agnelli BV est toujours actionnaire majoritaire (55,2%) et le secteur automobile reste de loin le plus important du portefeuille.
Exor a une stratégie claire : construire de grandes entreprises. Mais au fil du temps, elle s’est concentrée sur la technologie, les soins de santé et les biens de luxe. Les quatre participations les plus importantes reflètent 70% de la valeur du portefeuille. Avec, au premier plan, la participation de 21% (32,1% des droits de vote) dans Ferrari. Cette action européenne phare pèse aussi le plus lourd (14,2 milliards d’euros). Cela ne couvre pas encore la totalité de la valeur boursière, mais avec les 3,6 milliards d’euros que reflète la participation de 15,6% dans l’autre constructeur automobile Stellantis, qui est loin d’être en forme, nous atteignons la valeur boursière d’Exor.
Les deuxième et troisième participations les plus importantes en termes de valeur boursière sont respectivement celle de près de 18% dans Philips et celle de 15,6% dans CNH, chacune d’une valeur de 4,0 milliards d’euros. L’une des deux couvre les 4,1 milliards d’euros de dettes. L’autre et le reste des participations cotées et non cotées ne sont que du bonus. Tout comme les fonds d’investissement Lingotto et Exor Ventures.
Suivez les cours des actions et indices sur notre plateforme Trends Bourse Live & Abonnez-vous à notre newsletter Bourse
Conclusion
Exor affiche un solide palmarès, à l’instar d’autres holdings de premier plan. Entre 2009 et 2024, elle est parvenue à faire passer sa VNI de 13 à près de 179 euros par action, soit une croissance moyenne de 18,2% par an. Le fait que le CEO détienne un paquet d’actions de plusieurs milliards d’euros, bien supérieur à son salaire annuel, et qu’il a donc tout intérêt à ce que la valeur des actions augmente à long terme, souligne le caractère familial de l’entreprise. Les frais de gestion sont limités à 0,1% l’an. Nous estimons la valeur intrinsèque d’une action à 164,75 euros par action. Cela signifie que le cours de Bourse intègre une décote de pas moins de 47%. Au vu de l’excellent palmarès à long terme, cette décote est exagérée. Durant l’année écoulée, l’action a clairement été dans l’ombre du marché, en raison surtout de la très faible performance boursière de Stellantis. Nous comptons sur la direction pour continuer à investir l’argent de manière rentable dans les années à venir et considérons la faiblesse actuelle du cours comme une opportunité d’achat. Nous voyons également Exor comme un candidat potentiel pour notre portefeuille.
Conseil : acheter
Risque : faible
Rating : 1A
Cours : 86,9 euros
Ticker : EXOR NA
Code ISIN : NL0012059018
Marché : Amsterdam
Capit. boursière : 18,06 milliards EUR
C/B 2024 : –
C/B attendu 2025 : –
Perf. cours sur 12 mois : -1%
Perf. cours depuis le 1/1 : -7%
Rendement du dividende : 0,6%