Le tuyau boursier de la semaine : Davide Campari

Negroni, cocktail emblématique au Campari © Getty Images/iStockphoto
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Le point sur le groupe Campari : ses perspectives, mais aussi ses défis. Que vaut son cours en bourse ?

Cet été, nous avions déjà évoqué ici un autre groupe de spiritueux, dont le cours boursier avait dégringolé, à savoir le français Pernod Ricard. Cette fois, cap sur l’Italie et Davide Campari. Le groupe occupe la sixième place et présente plusieurs similitudes avec le leader français.

Tout d’abord, l’actionnariat familial. Pernod Ricard a été fondé en 1932 par Paul Ricard et c’est toujours un “Ricard”, Alexandre de son prénom, qui en est le CEO. Mais sa famille et lui ne contrôlent plus que 15% des actions. Chez Davide Campari, c’est la famille Garavoglia qui mène la danse. Elle détient une participation de 51,8%, mais c’est un CEO “externe” qui est à la barre. Depuis le début de l’année, il s’agit du très expérimenté Simon Hunt.

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Alcools

Autre évolution similaire : la manière dont les deux groupes ont rejoint le cercle très fermé des leaders du secteur. Par le biais notamment d’acquisitions. Chez Davide Campari, il y en a eu une trentaine ces 30 dernières années. Il y a tout juste un an, Davide Campari, alors devenu le premier producteur mondial de spiritueux haut de gamme, a encore fait parler de lui en rachetant Courvoisier pour la modique somme de 1,3 milliard d’euros. Qui représente d’emblée 5% du chiffre d’affaires du groupe. Mais le cognac est la plus petite unité commerciale, même si un autre nom “emblématique” appartient à cette marque, à savoir Grand Marnier. Ceci dit, Davide Campari est surtout connu pour ses apéritifs, avec le succès phénoménal d’Aperol (Aperol Spritz) et, bien sûr, Campari (qui reflètent ensemble un tiers du CA du groupe).

Comme Pernod Ricard, Davide Campari est confronté aux droits de douane américains. Les success stories Aperol et Campari sont exportées d’Italie vers les États-Unis. L’entreprise a estimé l’effet négatif sur son résultat d’exploitation (ebit) à 25 millions d’euros. Les États-Unis reflètent près de 30% du CA du groupe. Contrairement à d’autres, Davide Campari est moins affecté par les droits antidumping chinois en raison de sa faible dépendance vis-à-vis du marché chinois.

Le problème auquel tous les géants des spiritueux sont confrontés et qui a rendu le secteur structurellement moins attractif pour les investisseurs, c’est la génération Z, qui consomme moins d’alcool que les générations précédentes. C’est pourquoi le CEO Simon Hunt met l’accent sur le développement du pilier “sans alcool”. Davide Campari est en train de construire une nouvelle success story avec Crodino dans ce domaine.

Chiffres

Au 1er semestre de 2025, le CA de Crodino a crû de 10%, et même de 16% au 2e trimestre. Pour Aperol, la hausse est restée limitée à 1%, bien en dessous de la moyenne des années précédentes. La chute de 20% du CA de Grand Marnier est également dramatique.

Globalement, on observe une hausse de 0,3% “à peine” du CA, à 1,528 milliard d’euros. C’est mieux que d’autres acteurs majeurs du secteur, mais bien en deçà de la croissance des dernières années. L’ebit ajusté a baissé de 2,3%, à 351,8 millions d’euros, ce qui signifie que la marge ebit est passée de 23,6% à 23,0%. Le résultat net ajusté a même reflué de 9,5%, à 216,2 millions.

Conclusion

Mi-2023, une action Davide Campari valait encore plus de 12 euros. Vu le coup de mou actuel, son cours a diminué de plus de moitié et sa valorisation est revenue à un niveau très raisonnable, soit 15 fois le bénéfice attendu pour 2026. Après une phase de transition, l’entreprise vise à relancer la croissance de son CA dans les années à venir. Nous tablons sur une amélioration dans les 12 à 24 prochains mois.

Conseil : acheter
Risque : faible
Rating : 1A
Cours : 5,74 euros
Ticker : CPR IM
Code ISIN : NL0015435975
Marché : Milan
Capit. boursière : 7,08 milliards EUR
C/B 2024 : 13,5
C/B attendu 2025 : 15
Perf. cours sur 12 mois : -29%
Perf. cours depuis le 1/1 : -4%
Rendement du dividende : 1,1%

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