Le journal des marchés : un nouveau record historique sur la bourse de Londres ?
Le marché boursier britannique, qui a été délaissé pendant des années après le Brexit, fait un retour et affiche pour le deuxième jour consécutif un record.
Malgré un gain de 7 % cette année, il reste quelque peu à la traîne par rapport aux 11 % de l’EuroStoxx50. D’un point de vue macroéconomique, l’économie britannique s’essouffle à un rythme qui n’est pas sans rappeler la faiblesse de notre propre économie.
La Banque d’Angleterre a récemment réduit de moitié ses estimations de croissance pour cette année, le PIB devrait connaître une croissance de 0,75 %.Le nouveau gouvernement de Keir Starmer, qui a pris ses fonctions en juillet 2024, a promis de donner un coup de fouet à la croissance. Il tente d’augmenter la productivité en investissant dans les services publics et les infrastructures.
Dans le même temps, les taxes sur le travail augmentent à partir d’avril, dans le but d’inciter le secteur privé à s’automatiser davantage. À court terme, cette mesure pourrait entraîner une baisse de la croissance en raison de l’affaiblissement du marché du travail.
Mais pourtant, l’inflation reste problématique. Elle a rebondi en janvier, passant de 2,5 % à 3 %. Le fait que l’inflation des services soit restée légèrement inférieure aux prévisions a été un stimulant, mais à 5 %, elle reste très ferme.Alors, une hausse du chômage est attendue, mais une inflation qui persiste.
Que va faire la banque centrale ?
Pour l’instant, la banque centrale choisit la voie de la baisse des taux d’intérêt. Début février, elle a réduit d’un quart de point de pourcentage le taux directeur, qui s’établit désormais à 4,5 %. Nous pensons que la Banque d’Angleterre procédera à trois nouvelles baisses de taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage cette année, en mai, août et novembre. La politique monétaire favorise donc les actions britanniques pour l’instant.
Et puis, bien sûr, il y a les mesures qui pourraient être prises par le nouveau président américain. Le Royaume-Uni est-il également dans le viseur de Donald Trump ? Le Royaume-Uni est moins sur le radar d’éventuelles sanctions commerciales de la part de Trump. Actuellement, le Royaume-Uni n’a qu’un faible déficit commercial avec les États-Unis.
Au cours de la dernière décennie, les échanges de marchandises avec les États-Unis ont été proches de l’équilibre, et les Britanniques respectent depuis des années l’exigence de l’OTAN de consacrer au moins 2 % du produit intérieur brut à la défense.Le gouvernement britannique soutient l’actionnariat depuis des décennies.
Grâce au compte d’épargne individuel (Individual Savings Account, « ISA » dans le jargon), chaque Britannique est autorisé à investir 20 000 livres sterling par an. Plus de 40 % de la population dispose d’un ISA. Les comptes ISA représentent 750 milliards de livres sterling, dont plus de la moitié en actions.
Un flux de capitaux frais
Ce programme d’investissement populaire garantit un flux de capitaux frais à la Bourse de Londres chaque année, les actions locales étant les plus populaires. Qu’en est-il de la valorisation du marché boursier britannique, a-t-il également été à la traîne par rapport à d’autres marchés boursiers ? Les entreprises de l’indice FTSE sont cotées à 12,2 fois leurs bénéfices attendus cette année. Les entreprises de l’indice EuroStoxx50 coûtent 15,3 fois leurs bénéfices. À Londres, le rendement moyen des dividendes est de 3,6 %, contre 3,1 % dans la zone euro.
De plus, les entreprises britanniques représentent 4 % de l’indice mondial MSCI. Les gestionnaires d’actifs détiennent en moyenne à peine 3,3 % d’actions britanniques dans leurs portefeuilles. C’est à peu près le niveau le plus bas jamais atteint.
Au cours de 44 des 45 derniers mois, les investisseurs individuels ont vendu plus d’actions britanniques qu’ils n’en ont acheté.Si le marché délaisse quelque peu les valeurs technologiques onéreuses de Wall Street au profit d’autres marchés, ce qui semble être en train de se produire, Londres pourrait en profiter. C’est ce que j’en tire comme conclusion.
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