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Le Journal des Marchés : le début de la fin de l’exceptionnalisme américain ?

Olivier Colsoul, expert d’AG Insurance, est l’invité du Journal des Marchés. Il analyse l’exceptionnalisme américain, et ce qu’il veut dire avec les dynamiques de marché aujourd’hui. Pourrait-il y avoir de grands rééquilibrages, dans les portefeuilles ?

L’Europe en hausse et les États-Unis en baisse ; certains se demandent si la fin de l’exceptionnalisme américain est en vue. “Si la question a le mérite d’être posée, il est très difficile de se prononcer. Ce n’est peut-être que le début de la fin et encore. Quoi qu’il en soit, l’exceptionnalisme américain est mis à l’épreuve par plusieurs chocs soudains et simultanés : la remise en cause par la Chine du leadership américain en matière de technologie et d’IA, la baisse des prévisions de croissance américaine due à l’incertitude tarifaire et au resserrement de la politique budgétaire, et la nouvelle politique de sécurité ambitieuse de l’Europe, qui a suscité l’espoir de dépenses budgétaires importantes et d’une croissance plus rapide dans la région.”

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Pourquoi les investisseurs mettent-ils l’exceptionnalisme américain en question ? “On pourrait croire que les investisseurs remettent en question la domination américaine uniquement en raison des droits de douane imposés par Trump et de l’extrême incertitude qui entoure sa politique. Or, l’engouement suscité par l’exceptionnalisme américain reposait sur une croissance économique américaine supérieure, artificiellement alimentée par des dépenses publiques massives et un boom sans précédent des investissements en intelligence artificielle. L’économie américaine n’avait jamais été aussi dépendante de l’État, et un déficit budgétaire de 6 % n’est pas tenable indéfiniment. Donc, la machine doit tôt ou tard ralentir.”

Rééquilibrage des portefeuilles ?

Les actifs américains ont donc longtemps été surpondérés. Est-ce qu’il va y avoir un grand rééquilibrage des portefeuilles ? C’est effectivement un risque non négligeable. Selon une analyse de la banque UBS, les investisseurs étrangers détiennent des volumes significatifs d’actifs américains, qui ont considérablement augmenté ces dernières années. Une réduction de ces positions pourrait entraîner d’importantes ventes d’actifs et une baisse du dollar. “A l’heure où les rumeurs s’intensifient autour de la mise en place d’un grand plan pour affaiblir artificiellement le dollar, les investisseurs étrangers risquent d’y réfléchir à deux fois avant de renforcer leur exposition aux actifs américains et pourraient même être tentés d’alléger leurs positions.”

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