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Le Journal des Marchés : comment expliquer la dégringolade de la bourse indienne ?

Erik Joly, expert d’ABN Amro, est l’invité du Journal des Marchés de Canal Z. Il revient sur la bourse indienne, qui est dans le rouge depuis cinq mois de suite.

La bourse indienne est en chute, ces derniers mois. “Le marché boursier indien a atteint un niveau record en septembre de l’année dernière. Depuis, le marché boursier a commencé à chuter cinq mois d’affilée. Il s’agit de la plus longue baisse continue depuis 29 ans. Pendant ce temps, 900 milliards de dollars de valeur boursière sont partis en fumée. Cela a évidemment aussi un impact sur les commissions des banques locales, qui ont vu l’activité de négociation sur le marché boursier diminuer d’un tiers.”

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“Il ne faut pas perdre de vue que l’investissement en actions a été sérieusement encouragé en Inde ces dernières années. Il y a six ans, une famille sur 14 était active sur le marché boursier. Aujourd’hui, cette proportion est passée à 1 sur 5. En Inde, les plans d’investissement systématiques (SIP) sont particulièrement populaires. Il s’agit de programmes dans le cadre desquels un montant fixe est investi chaque mois sur le marché boursier. Il y a cinq ans, il y avait 34 millions de comptes, aujourd’hui plus de 100 millions”, explique l’expert.

Vers une pause dans la chute ?

Cette chute des cours va-t-elle vers un fond ? “Il faut savoir qu’il y a des émissions quotidiennes en Inde où l’on fait la promotion des marchés boursiers. Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact des influenceurs financiers locaux, qui se situent principalement du côté des acheteurs. En particulier, ce sont les sociétés anglo-saxonnes qui ont estimé il y a quelque temps que le marché boursier indien était trop cher et qui ont commencé à chercher des alternatives moins chères, ce qui les a amenées en Chine. Entre-temps, l’indice NIFTY se négocie à 19 fois les bénéfices estimés, ce qui correspond plus ou moins à la moyenne de l’année précédente. Les petites et moyennes capitalisations sont, il est vrai, encore plus chères, avec respectivement 27 et 21 fois les bénéfices attendus. Le mouvement de décollecte semble s’être arrêté pour l’instant.”

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Et qu’en est-il sur le plan macro-économique ? Y a-t-il de quoi enrayer la chute ? “Au troisième trimestre de l’année dernière, nous avons assisté à une baisse du PIB. Les consommateurs des zones urbanisées ont également moins dépensé. En conséquence, les bénéfices d’un certain nombre d’entreprises ont également chuté. La Banque centrale indienne (RBI) surveille la situation et a déjà réduit les taux d’intérêt de 25 points de base en février. On s’attend à ce qu’il en soit de même le mois prochain. Le déficit budgétaire se creuserait pour atteindre 4,9%. Dans le même temps, la charge fiscale sera réduite à 12 milliards de dollars (30 points de base du PIB). Cela devrait stimuler les dépenses de consommation au cours des prochains mois.”

Quelles sont les tendances à long terme qui pourraient soutenir l’économie et la bourse ? “Tout d’abord, le revenu par habitant continue d’augmenter. En 2024, nous parlions de 2.700 dollars, aujourd’hui il pourrait se situer juste en dessous de 3.000 dollars par habitant. Le pays dispose d’une population relativement bien éduquée, issue du système éducatif britannique, et la lutte contre la corruption s’intensifie. Ce n’est pas pour rien que Goldman Sachs a construit son deuxième centre financier en Inde (après New York). Pour la bourse, sur le long terme, les entreprises indiennes ont fait preuve d’une très grande résistance. Au cours des 30 dernières années, il n’y a eu que deux périodes d’effondrement des bénéfices. En ce qui concerne l’avenir, le consensus est que la croissance des bénéfices sur la période 2025-2026 devrait être de l’ordre de 14-15 %, contre 11 % en 2024.”

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