Alors que la tempête boursière frappe toujours Paris, le luxe s’en sort particulièrement bien. Comment l’expliquer ?
La rentrée politique en France, avec le retour des questions de budget, dette et déficit et potentielle chute du gouvernement Bayrou, fait des remous sur la Bourse de Paris (mais aussi ailleurs en Europe) cette semaine. Les banques notamment souffrent : BNP Paribas a par exemple perdu 8% en cinq jours, tout comme le Crédit Agricole, et la Société Générale affiche quasi -10%. Le CAC 40 a laissé près de 2,5% sur la même période. Le gros des chutes au eu lieu lundi et mardi.
Mais un secteur a su rester au sec dans la tempête : le luxe. LVMH par n’a subi que de légères chutes lundi et mardi, avant une hausse de plus de 3% ce mercredi et encore près de 3% ce jeudi. Ce qui fait +4,3% sur cinq jours. Hermès a fait plus ou moins pareil, avec une hausse de plus de 2% par rapport à vendredi soir. Kering fait encore mieux et a clôturé dans le vert tous les jours de la semaine ; +5% sur la même période.
Le luxe, l’exception
Voilà le retour de la carte “le luxe comme valeur refuge qui résiste aux crises économiques“. Le secteur a en effet des atouts qui lui permettent de tirer son épingle du jeu en cas de crise prolongée dans l’Hexagone. “Avec l’incertitude politique, ce qui revient en France reste le risque d’une baisse de la consommation ou d’une hausse de la fiscalité. Les investisseurs veulent en conséquence réduire leur exposition à la France et les groupes de luxe sont justement sous-exposés à la France”, explique un analyste cité par BFM.
Pour leurs ventes internationales, il y a aussi l’avantage d’une baisse de l’incertitude quant aux droits de douane (là où en France, elle s’intensifie), selon le spécialiste : “On connaît les tarifs douaniers, on connaît les règles du nouveau jeu. On sait que les groupes vont devoir augmenter leurs prix pour répercuter les droits de douane et les entreprises ont eu le temps d’y réfléchir. La seule interrogation porte sur la réponse des consommateurs américains à ces futures hausses de prix.”
Et au-delà, leurs ventes en France ne sont pas uniquement portées par les acheteurs français, mais aussi par les touristes, qui ne sont pas concernés par ces problématiques franco-françaises. Ils représentent plus de la moitié des ventes en France. Si le chaos devait peser sur l’euro et le faire chuter par rapport au dollar, cela pourrait d’ailleurs davantage doper ces ventes aux touristes.
Puis la faiblesse du luxe en bourse, ces derniers mois, aide aussi les cours du secteur à redémarrer plus facilement, car les valorisations sont devenues plus attrayantes (là où les banques justement ont déjà pris beaucoup de valeur cette année).
Voilà le parapluie, l’imperméable et les bottes en caoutchouc du luxe contre la tempête. Mais il y a aussi des risques, selon un autre expert relayé par BFM : si le gouvernement devait prendre des mesures fiscales défavorables aux entreprises, le luxe rechuterait, et peut-être plus rapidement que d’autres secteurs.
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