Le Nikkei a établi un nouveau record ce mardi, sur fond d’optimisme autour d’un changement de gouvernement et de politiques plus favorables à la croissance des entreprises. L’optimisme peut-il tenir sur la durée ?
44.000 points : le Nikkei 225, indice phare de la Bourse japonaise, a franchi pour la première fois de son histoire ce seuil mardi, après une progression de 1,2 % par rapport à la veille (44.174,93 points exactement). L’élan n’a toutefois pas duré : sous l’effet d’un yen en hausse, l’indice a ensuite reflué et clôturé en baisse de 0,62 %. La veille déjà, il avait progressé de 1,45 %.
Parmi les valeurs en forte hausse mardi, la technologie s’est distinguée. Advantest (spécialisé dans les équipements de test pour semi-conducteurs) a bondi de 6,5 % sur la journée. Dans le même secteur, Screen Holdings (+2,4 %) et Tokyo Electron (+2 %) ont également enregistré de bonnes performances.
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Le Nikkei affiche une progression de 10,6 % depuis le début de l’année, et de 40 % depuis son creux d’avril.
Dans les années 1980, les actions japonaises avaient connu une envolée spectaculaire. Mais la bulle a éclaté début 1990 et l’indice n’a retrouvé son précédent record — autour de 38.000 points — que l’an dernier.
Politique
Depuis deux jours, la dynamique est portée par la démission du Premier ministre nippon, Shigeru Ishiba. Un départ bien accueilli par les marchés : le dirigeant sortant était perçu comme partisan d’une discipline budgétaire stricte et peu enclin aux dépenses publiques. Les investisseurs anticipent désormais qu’un successeur issu du Parti libéral-démocrate adoptera une approche plus souple, en relançant la dépense publique pour soutenir l’économie.
« Nous pensons que le gouvernement est susceptible d’adopter une position plus expansionniste lors des débats budgétaires à partir de l’automne, compte tenu de la nécessité d’obtenir la coopération d’un ou plusieurs partis d’opposition, qui réclament tous une politique budgétaire procyclique », a commenté Bank of America auprès de Reuters.
Le cabinet Julius Baer, cité par CNBC, estime également qu’un virage politique est en préparation, avec un effet positif à long terme : « Le changement à venir garantit en fin de compte une plus grande stabilité politique et stratégique, ainsi qu’un environnement plus propice à la croissance pour le marché des actions », prévoit-il. Julius Baer avertit toutefois qu’une volatilité accrue pourrait se manifester à court terme. Sur un horizon de douze mois, les analystes anticipent néanmoins que le Nikkei 225 atteindra 46.000 points, soit une hausse d’environ 6 %.
Droits de douane
Autre moteur de l’optimisme : les droits de douane. Fin juillet, Tokyo est parvenu à un accord avec Washington. Les abords étaient encore flous, mais il y a eu des nouvelles ce mardi : les taxes d’importations sur les voitures japonaises importées aux Etats-Unis seront officiellement baissés le 16 septembre, a tweeté le négociateur en chef Ryosei Akazawa.
Il ajoute cependant que les médicaments et semi-conducteurs japonais n’ont pas obtenu le statut de produits de “nation favorite”, donnant droit à des réductions des taxes d’importation. Ce qui a fait chuter la pharma nippone (-3% pour Takeda), mais n’a visiblement pas entaché l’optimisme autour des puces électroniques.