IPO réussie pour l’entreprise spatiale Voyager Technologies, qui décolle comme une fusée

L’introduction en bourse de Voyager Technologies. REUTERS/Brendan McDermid © REUTERS
Charly Pohu

Voyager Technologies a fait son introduction en bourse ce mercredi, et son cours a doublé sur la première journée. C’est le signe d’un momentum positif pour le secteur spatial.

Un nouveau venu à la bourse américaine, ce mercredi : l’entreprise spatiale et de défense Voyager Technologies a fait son (IPO) introduction en bourse. Et on peut dire qu’elle a décollé comme une fusée, car son cours a augmenté de 125%. Les actions ont été mises en vente à 31 dollars… et la première transaction s’est faite à 69,75 dollars. Le reste de la journée a été plus calme, le cours ayant baissé à 60 dollars (ce qui reste près du double du prix initial).

L’IPO a permis à l’entreprise de lever 382,8 millions de dollars. 12,4 millions d’actions ont été vendues. Elle vaut donc 3,8 milliards de dollars et porte le symbole VOYG.

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Momentum pour l’industrie spatiale ?

L’introduction en bourse de cette entreprise créée en 2019 et établie à Denver dans le Colorado se fait à un moment favorable pour l’industrie spatiale. C’est entre autres grâce à Donald Trump, qui veut investir 175 milliards de dollars dans la création d’un bouclier anti-missiles appelé Dôme d’or. L’Europe investit aussi massivement dans la défense, ce qui passe aussi par l’espace. Les débouchés commerciaux dans l’espace, comme les satellites (avec l’exemple de Starlink de SpaceX) ou les vols touristiques prennent aussi en ampleur.

D’autres acteurs de l’espace pourraient donc suivre la voie de Voyager… et Karman, introduit en février (qui a gagné 50% depuis). “Le contexte actuel encourage les entreprises établies à entrer en bourse”, explique Lukas Muehlbauer du cabinet de recherches IPOX, à Reuters.

Mais cela dit aussi quelque chose du secteur spatial. “L’introduction en bourse de Voyager est une étape importante pour l’ensemble du secteur spatial, indiquant sa progression vers une plus grande maturité commerciale”, ajoute Rob Desborough, directeur général de Seraphim Space Investment Trust, un investisseur dans Voyager.

L’entreprise, qui avait un carnet de commandes valant près de 180 millions à la fin mars, peut en tout cas se vanter de gros partenariats. Elle équipe Lockheed Martin de système de guidage optiques et de propulsion et elle a été choisie par la Nasa pour construire Starlab, le successeur de la station spatiale internationale, avec un budget de 217,5 millions de dollars.

L’espace 2.0 : opportunité d’investissement, mais…

Stéphane Van Tilborg, country manager Benelux de la Financière de l’Echiquier, était l’invité de l’émission “Z-Extra : Le nouveau monde des investissements” de Canal Z ce mardi. Il y analyse le secteur de l’espace et les opportunité d’investissement, mais aussi les risques.

Il indique que nous nous trouvons désormais dans l’espace 2.0, c’est-à-dire l’exploitation de l’espace par les privés. Avant, il était réservé aux agences publiques, pour la recherche notamment. “C’est un véritable éco-système. On a différents types d’acteurs, ceux qui nous emmènent dans l’espace, avec les lanceurs, mais aussi tout ce qui se passe dans l’espace, avec l’observation et la communication. Puis tous les acteurs qui maîtrisent les technologies transversales qui permettent à tout ceci de se faire.”

Comment peut-on investir dans l’espace ? “Nous avons une watchlist de plus d’une centaine d’entreprises que nous analysons pour voir le potentiel d’investissement. Il y a deux manières distinctes pour investir : les pure players, qui ont des activités uniquement spatiales, comme Eutelsat qui a des satellites et qui fait de la couverture radio et télé dans le monde entier. Et il y a les entreprises qui ont une partie de leurs activités liées à l’espace, comme Airbus.”

Quels sont les risques ? “Cela reste un sujet complexe, nous conseillons de se faire accompagner par des professionnels. C’est une thématique jeune, l’exploitation privée de l’espace en tout cas. Il s’agit d’entreprises en pleine croissance, pas encore toujours rentables. Il s’agit d’entreprises technologiques… donc par exemple si un lancement ne se fait pas bien ou un autre problème technique survient, alors la sanction en bourse est assez immédiate. Il s’agit aussi d’entreprises qui investissent beaucoup et qui ont besoin de capitaux, donc une remontée des taux peut aussi pénaliser le cours boursier de ces entreprises.”

“Notre conseil, si on veut investir dans ce secteur, c’est d’avoir du temps, car ce n’est pas un placement pour deux ou trois ans. Et de se diversifier”, conclut l’expert.

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