Investir en bourse : trois banques européennes méconnues mais prometteuses

Julius Baer. (Photo by Harold Cunningham/Getty Images) © Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

L’intelligence artificielle (IA) nourrit plus que jamais les fantasmes des investisseurs… mais ce sont en fait les banques européennes qui ont enregistré les meilleurs rendements ces derniers temps. Nous présentons ici trois titres susceptibles de profiter d’une consolidation sectorielle.

Longtemps boudé, le secteur bancaire européen semble retrouver grâce aux yeux des investisseurs. C’est dû à une rotation sectorielle à d’un environnement de taux d’intérêt idéal, avec un creusement de l’écart entre les taux courts et longs. Autre point intéressant : les rémunérations généreuses pour les actionnaires.

Les valorisations ont globalement augmenté : l’indice Euro Stoxx 600 Banks a gagné 50% depuis janvier. Mais nous avons tout de même trouvé trois actions bancaires européennes prometteuses qui pourraient profiter de la vague de consolidation attendue dans le secteur.

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1. BPER Banca

BPER Banca enchaîne les acquisitions de petite et moyenne envergure en Italie et a notamment racheté Banca Carige et Banco Popolare di Sondrio.

La banque affiche un solide bilan en matière d’intégrations et gère si bien les créances douteuses que le coût du risque a diminué de 10 points de base (pb) au premier semestre, pour s’établir à 31 pb. L’acquisition de Banco Popolare di Sondrio génère d’importants avantages en termes d’échelle et de coûts, propulsant BPER au rang de troisième banque d’Italie.

D’ici 2027, les coûts opérationnels devraient baisser de 7% grâce aux économies d’échelle. Si l’on ajoute à l’équation la hausse des revenus des commissions, la croissance moyenne des bénéfices devrait atteindre quelque 10%. Fin juin 2025, le ratio de fonds propres CET1 s’élevait à 16,2%, un niveau très élevé. BPER dispose donc d’une marge de manœuvre considérable pour relever le dividende (rendement de 6,3%) ou racheter ses actions.

2. Julius Baer

Julius Baer constitue une alternative intéressante pour les investisseurs qui accordent davantage d’importance à un flux de revenus augmentant régulièrement. Fin juin 2025, la banque privée suisse gérait 491 milliards de francs suisses (CHF) d’actifs pour ses clients. Les entrées nettes de capitaux ont plus que doublé au premier semestre, à 7,9 milliards de CHF, soit un taux de croissance organique légèrement supérieur à 3%.

Julius Baer entend porter la collecte nette à 4 à 5% du total de son actif sous gestion en 2028 et ramener le ratio coûts d’exploitation/revenus sous 67% (il atteignait 72,8% au premier semestre).

Le dernier objectif ne laissera pas les investisseurs insensibles : Julius Baer vise un rendement ajusté des fonds propres CET1 d’au moins 30%. À 15,6%, le ratio CET1 actuel offre une marge de manœuvre pour relever encore le dividende. Le principal argument en faveur d’une exposition à Julius Baer est toutefois sa valorisation : le ratio cours/bénéfice attendu est inférieur à 10 et le rendement du dividende escompté s’établit à 5,5%.

3. Banco Comercial Português

Toujours en Europe du Sud, Banco Comercial Português (BCP) a aussi subi une véritable métamorphose. Pénalisée il y a 10 ans encore par son bilan faible et sa capacité bénéficiaire limitée, elle a depuis considérablement renforcé ses réserves de capital et réduit le risque dans son portefeuille de crédits, ce qui lui a permis de renouer avec la croissance.

La progression du bénéfice a dépassé les 10% en 2024, notamment grâce à la hausse des revenus provenant des commissions et l’assainissement du portefeuille de crédits douteux. Les efforts pour améliorer l’efficacité de la banque lui ont permis d’atteindre un ratio coûts d’exploitation/revenus de 43%.

Comme BPER Banca, BCP s’efforce désormais de stabiliser le mix de revenus. Le plan stratégique 2026 vise une croissance annuelle des bénéfices d’environ 8 à 10% et la banque souhaite maintenir le ratio CET1 à 14% au moins, ce qui laisse une marge suffisante pour rémunérer convenablement les actionnaires et proposer un rendement de dividende solide (4,0%).

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