Investir : qui sont les aristocrates des rachats d’actions ?

De traders à New York. REUTERS/Brendan McDermid © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un abonné : “Chacun sait ce que sont les aristocrates des dividendes, mais en quoi consistent ces “buyback aristocrats” que Goldman Sachs vient de mettre sur le marché ?”

Les aristocrates des dividendes sont appréciés des investisseurs en raison de la croissance régulière de leurs dividendes et de la prévisibilité des flux de revenus qu’ils génèrent, même en cas de ralentissement de l’économie. Ces entreprises opèrent souvent dans des secteurs défensifs, comme les biens de consommation et la santé, mais on les trouve également dans la finance et l’industrie.

Peu de gens savent qu’il existe une version européenne des aristocrates des dividendes. Moins connu que le S&P 500, sa variante américaine célèbre dans le monde entier, et à peine médiatisé, le S&P Europe 350 est souvent négligé. D’autant qu’aucun produit d’investissement n’est exclusivement dédié à “ses” aristocrates. La moindre notoriété des aristocrates des dividendes européens s’explique également par la largesse de leurs critères de sélection : un historique sur 10 ans suffit, là où leurs pendants américains remontent sur 25 ans.

Rachat d’actions

Les entreprises qui souhaitent faire remonter leurs excédents de trésorerie vers les actionnaires disposent globalement de deux méthodes : la distribution de dividendes et le rachat d’actions propres (la réduction de la dette en est une troisième, mais nous ne nous y arrêterons pas ici). Une stratégie d’investissement qui ne tiendrait compte que de l’historique des dividendes négligerait donc un élément de comparaison important.

Lorsqu’une entreprise estime que ses actions sont sous-valorisées, elle peut décider d’en racheter une partie, pour stimuler la demande et faire grimper le cours. Tout comme la distribution de dividendes, le rachat d’actions propres peut être considéré comme une marque de confiance de la direction en l’avenir du groupe.

Le dividende a l’avantage d’être directement crédité sur le compte de l’actionnaire, mais il est imposable. Si le rachat d’actions propres n’est quant à lui pas soumis à l’impôt, il grève la trésorerie de l’entreprise, ce qui accroît les risques. Mais il permet de distribuer une part plus importante des bénéfices aux actionnaires.

Vu le succès des aristocrates des dividendes et les effets des rachats d’actions propres sur les résultats boursiers de leurs émetteurs, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs commercialise depuis la fin août des “buyback aristocrats”, c’est-à-dire des entreprises du S&P 500 Dividend Aristocrats qui ont réduit de 1% ou plus le nombre de leurs actions en circulation durant neuf années au moins au cours de la dernière décennie.

Rendement

Ces actions font toutes mieux que la moyenne des aristocrates des dividendes, que les sociétés qui rachètent leurs propres actions et que l’indice S&P 500. Elles ont rapporté 17,6% ces 12 derniers mois, soit un peu plus que le S&P 500. Mais c’est en fait avec le S&P 500 Equal Weight qu’il y a lieu de comparer car à l’instar des aristocrates des dividendes, les “aristocrates des rachats d’actions propres” sont équipondérés.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire