Après la réélection de Donald Trump, les gestionnaires d’actifs se sont rués sur Wall Street, estimant que les gains de 2025 viendraient de l’Oncle Sam. Ils ont fait fausse route : l’Europe surperforme actuellement.
Lorsque Donald Trump a été réélu en novembre, les gestionnaires de fonds du monde entier ont encore étoffé la part des actions américaines au détriment des autres régions, et notamment l’Europe, estimant que les gains de 2025 viendraient de Wall Street. Ces arbitrages ont entraîné une concentration extrême sur un seul marché, de plus en plus onéreux.
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Clairement, ils ont fait fausse route. Sur les trois premiers mois de l’année, en particulier, les actions européennes ont nettement surperformé leurs homologues américaines. Au moment où nous écrivons ces lignes, l’écart de rendement entre l’indice Euro Stoxx 50 et le Standard & Poor’s 500 s’est toutefois réduit, de 10% à 2%. Bien sûr, cela ne tient pas compte de l’”effet dollar”, qui justifie sans hésitation le choix européen.
L’Europe garde la main
Nous sommes convaincus que les actions européennes resteront le meilleur choix pour le reste de l’année, voire au-delà. L’écart de valorisation s’est à nouveau creusé par rapport à il y a trois mois. Le ratio cours/bénéfice attendu est d’environ 25 pour le S&P 500, contre 15,5 pour l’Euro Stoxx 50. Cette différence se justifie, mais nous nous situons à nouveau nettement au-dessus de la moyenne historique.
Dans un avenir proche, les achats pour le portefeuille modèle seront donc axés sur l’Europe. Mais il n’y a pas d’urgence. Si Wall Street perd du terrain dans les semaines ou les mois à venir en raison d’une nouvelle surchauffe du marché boursier, les marchés d’actions européens en souffriront très probablement aussi. Nous sommes toutefois convaincus que la baisse sera moins forte.
De manière surprenante, les actions européennes pourraient bien profiter de l’évolution du dollar américain. Le billet vert fait généralement office de bouc émissaire pour les entreprises du Vieux Continent désireuses d’expliquer leurs résultats décevants. Cependant, aucun facteur fondamental ou technique ne pourrait justifier un nouvel affaiblissement du dollar dans un futur proche. L’écart de taux d’intérêt devrait rester important à l’avenir. L’économie américaine reste dynamique. Sur le plan technique, les indicateurs sous-jacents commencent également à signaler clairement que le creux de la vague est atteint.
Une hausse du dollar ne favoriserait-elle pas les valeurs américaines en portefeuille ? Théoriquement oui, mais la plupart du temps, les actions sous-jacentes ne répondent que très peu, voire pas du tout. Les actions européennes sensibles au dollar pourraient toutefois réagir. Notons qu’elles sont actuellement très bon marché, à l’instar de Puma. C’est pourquoi nous avons étoffé l’exposition à K+S dans le portefeuille modèle : c’est tout à fait le type de valeurs que nous apprécions.