La rédaction répond à la question d’un abonné : “Pendant longtemps, je n’ai rien gagné avec mes actions IAMGOLD. Or, depuis le début de l’année, j’ai déjà réalisé un bénéfice de 125%. Dois-je conserver mes titres ?”
L’an dernier, la hausse du cours de l’or est arrivée juste à temps pour IAMGOLD, contraint de vendre plusieurs actifs (dont Rosebel et Boto) pour construire sa nouvelle mine Coté Gold, située dans la province canadienne de l’Ontario. Le groupe a même dû en céder temporairement une partie à la société japonaise Sumitomo Metals Mining, qui a cofinancé la construction. IAMGOLD a depuis pu augmenter sa participation et détient à nouveau 70% de cette mine à ciel ouvert qui devrait être active jusqu’en 2041 et présente encore un fort potentiel d’exploration (notamment sur les projets de Gosselin, Nelligan et Monster Lake).
La production de Coté Gold a débuté en août 2024 et la mine canadienne tourne désormais à plein régime, avec une capacité de traitement de 36.000 tonnes de minerai par jour.
D’autres actifs
IAMGOLD possède aussi d’autres actifs : Westwood, au Québec, et Essakane, au Burkina Faso. Cette dernière apporte d’ailleurs la plus forte contribution à la production, même si sa part est tombée à 50% cette année, contre 80% en 2023 – une évolution plutôt favorable, car la situation politique se dégrade depuis un certain temps déjà dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le gouvernement a en effet créé une société minière publique (la Société de Participation Minière du Burkina, ou SOPAMIB) et introduit un nouveau code minier. Plusieurs mines d’or du pays ont déjà été nationalisées et le Premier ministre Jean-Emmanuel Ouédraogo affirme que d’autres suivront. La part de l’État dans Essakane est passée de 10 à 15%.
Au premier semestre de 2025, les trois mines en activité ont produit 334.000 onces troy d’or (163.000 à Essakane, 53.000 à Westwood et 118.000 à Coté Gold). Sur l’ensemble de l’exercice, IAMGOLD entend produire entre 735.000 et 820.000 onces troy, à un coût de production total (AISC) compris entre 1.830 et 1.930 dollars. La direction table donc sur une baisse des coûts au second semestre, car entre janvier et juin, l’AISC s’élevait à 1.976 dollars, contre 1.553 dollars un an plus tôt.
Des flux de trésorerie élevés
Le prix de vente moyen s’est établi à 2.961 dollars au premier trimestre, ce qui a permis au groupe de générer un bénéfice d’exploitation (Ebitda) de 480,9 millions de dollars, en hausse de 40% sur un an. Le prix de vente réalisé était déjà de 3.182 dollars au deuxième trimestre et devrait encore augmenter sur la période juillet – septembre.
Grâce aux flux de trésorerie élevés qu’elle génère (600 millions de dollars escomptés cette année), IAMGOLD devrait pouvoir rembourser assez rapidement sa dette historique. Si son endettement élevé et son exposition au Burkina Faso l’empêchent pour l’instant d’atteindre une valorisation comparable à celle d’autres exploitants de mines aurifères, IAMGOLD dispose d’un atout de taille avec Coté Gold, qui devrait générer des cash-flows importants ces prochaines années, dopé par le cours de l’or. L’action a donc encore tout à fait sa place en portefeuille.